Le Nicaragua est, paraît-il, le pays des volcans. On ne voit vraiment pas pourquoi, avec seulement 25 volcans sur un territoire aussi petit. les nicaraguayens le revendiquent d’ailleurs volontiers au point de faire figurer 5 volcans sur leur drapeau (ainsi qu’un bonnet phrygien en clin d’oeil à la révolution française, mais ça c’est une autre histoire...). Un grand nombre de ces volcans sont encore actifs, parait-il que c’est à cause d’un battle de plaques tecktonik (comprendra qui pourra...)
Le Nicaragua est aussi un pays d’eau. Il propose bien sûr de nombreuses plages, dont certaines sont tout bonnement idylliques, mais il est également l’hôte de deux lacs gigantesques (les lacs de Managua et... du Nicaragua). Et je ne vous parle pas de la pluie (cf. article précédent).
Enfin, c’est un pays de terre. Le pays est le plus pauvre d’Amérique latine. Les secteurs industriels et tertiaires y sont quasi-inexistants. La majeure partie des ressources provenant de l’agriculture. Le Nicaragua demeure ainsi un pays largement rural.
L’eau, la terre, le feu, voici pour le clin d’oeil aux bretons et à leur Triskell.
Pendant deux semaines, notre voyage a été plus que jamais placé sous le signe de ce Triskell.
Lâchez les fauves
Leon est l’ancienne capitale du Nicaragua. C’est une des 2 villes coloniales historiquement très importantes du pays (avec Granada). Elle reste très dynamique aujourd’hui. Située entre le Pacifique à l’ouest et une chaine de volcans à l’est, nous y avons passé quelques jours bien agréables.
Nous avons d’abord fait un saut sur la côte. Ce petit plouf dans cet océan tumultueux ne nous a pas permis de nager (trop de courant), mais on y a joué comme des enfants, à essayer de surfer sur la vague. Nos efforts auront été récompensés par un coucher de soleil de carte postale.
Après la mer, la montagne : nous avons signé pour un treck de 2 jours, l’ascension du San Cristobal, le volcan le plus haut de la chaine (1745m).
Il se dit que c’est l’ascension la plus difficile du coin. Je confirme ! Le premier jour nous avons eu droit à une courte marche d’approche... sauf que, pour nous, la nature a décidé d’y mettre un peu de piment : pluies diluviennes qui ont transformé le chemin en lit de rivière en une 1/2 heure. Il a plu jusqu’au petit matin... Petit matin où nous nous sommes levés pour découvrir un ciel clair...Ouf (que je croyais). L’ascension s’anoncait bien... mais voilà, le sol du volcan est favorable au « moon walk » : un pas en avant pour se retrouver deux en arrière . Le sur-place, ça fatigue et, par définition, ça ne fait pas avancer. Je suis arrivée rincée au sommet, mais récompensée par une vue à 360° absolument splendide. Nous avons fait le tour des deux cratères. L’un actif, l’autre éteint où nous sommes descendus.
Le retour au bercail a été laborieux. Tout aurait été parfait si on avait pas déjà signé pour un autre volcan dès le lendemain... Mes pauvres cuisses...
Après le San Cristobal, nous nous attaquons au Cerro Negro, plus jeune volcan d’Amérique centrale. Il a moins de 150 ans et ne mesure que 700 et quelques mètres. C’est une petite ascension, mais avec une belle vue sur la chaine des volcans (contraste entre le vert des vieux volcans et le noir des ptits jeunes hyperactifs qu’il faudrait parfois traiter au Prozac....). Et pour l’anecdote, ce volcan se redescend en surf ! L’idée est saugrenue, mais la réalisation assez sympa !
Marché ou marcher ?
Masaya est une ville connue pour ses marchés de produits artisanaux. C’est en fait, une escale pour bus de touristes, avec peu de charme et les même produits d’un stand à l’autre. Il faut sortir des sentiers battus pour trouver un peu d’authenticité : entrer chez un potier à San Juan del Oriente, voir confectionner un hamack dans une boutique excentrée de Masaya, aller voir le Volcan et la lagune...
De mon côté, quelque peu déçu par ces marchés bien fades, je profite d’une nouvelle opportunité pour grimpouiller gaiement un nouveau petit volcan (mais qui ne compte pas moins de 5 cratères, dont 1 actif). Petite rencontre sympathique avec une tribu de singes sur le chemin du retour. Le plus téméraire de la tribu (sans doute le chef) me faisant comprendre par un lancer répété de branches en ma direction que ma présence ici était indésirable.
Et, les gars! puis-je me permettre de vous rappeler qu’on a des ancêtres communs !!! Nan mais. L’influence du créationisme chez les singes sans doute... Pourtant vous ne pouvez pas dire que je ne fais pas d’effort côté mimetisme, avec ma barbe hirsute qui vient renforcer mon côté primate naturel. Si j’étais pas aussi nuisible, je pense que je ferais parti des espèces protégées.
Une chose nous aura particulièrement plu à Masaya, c’est bête, mais il faut bien l’avouer : c’est qu’il y avait la télé dans notre chambre, avec TV5 monde ! On a pu regarder les infos, les chiffres et les lettres, envoyé spécial, thalassa... Mine de rien, ça nous a fait du bien, presque à nous filer un petit coup de « cucaracha » sur le départ (vite envolé, je vous rassure).
Une explosion de couleurs
Granada est certainement la plus belle ville du pays. Située entre le volcan Mombacho et le lac Nicaragua, cette ville coloniale a gardé toute sa splendeur d’antant. Les maisons y sont bien entretenues et colorées, et la place centrale y est particulièrement ombragée (ce qui n’est pas désagréable vu le beau temps et la température....). Il doit être agréable d’y vivre. Mais nous ne faisons qu’y passer, l’île Ometepe nous attend !
Allez, je ne résiste pas à l’envie de vous conter l’histoire d’un homme qui, à sa manière, a marqué celle de nombreux pays d’Amérique centrale.
Cet homme est un certain William Walker, une sorte d’américain mégalo qui un beau jour a décidé de conquérir toute l’Amérique centrale.
C’était en 1850 et des brouettes, il est arrivé avec une poignée de mercenaires américains (56 pour être précis), et à commencé par conquérir le Mexique où il s’autoproclame président avant d’être honteusement chassé du pays.
Puis il s’attaque avec succès au Nicaragua, étant « élu » président du pays. Bien entendu, les Etats-Unis s’empresseront de reconnaître ce nouveau gouvernement. Ce grand démocrate décida entre autres choses de faire de l’anglais la langue officielle et de rétablir l’esclavage... Pas mal. Il empruntera même à titre personnel en mettant le pays entier en gage.
Puis il continua sur sa lancée en partant à la conquète du Costa Rica.
Bon, après ça, le mec au yeux menthe à l’eau s’est un peu perdu dans sa mégalo. Il a fait savoir qu’il comptait bien conquérir l’ensemble de l’Amérique centrale, ce qui n’a bizarrement pas plu à ses voisins qui ont décidé de le chasser.
Avant de fuir Granada, le gentilhomme a quand même prit le temps de mettre le feu à la ville.
Il pris même pris la peine d’installer un panneau à l’entrée de la ville disant « Ici était Granada ». La classe...
Bon, y aurait encore pas mal à dire sur lui, mais il se fait tard, alors je vous la fait courte :
Il a reessayé d’envahir le nicaragua 6 mois plus tard sans succès, puis 4 ans après, mais cette fois il a fini par se faire fusiller par les ingrats Honduriens. Faut pas déconner quand même...
Je vous ai mis sa photo au cas ou vous le croiseriez. Auquel cas un conseil : changez de trottoir... Pourtant il a pas l’air comme ça...
Voilà, en lisant son histoire, ce mec m’a tout de suite paru sympathique, j’avais donc envie de me charger des présentations...