jeudi 16 avril 2009

Dépêche AFP (les Actualités assez Fraiches du Patient)


Jeudi 30 avril :


Nous rentrons.
Nous ne réalisons pas encore tout ce que cela signifie, encore préoccupés que nous sommes par les conditions du transfert.
Ces conditions seront bonnes. Voyage en classe business jusqu’à Paris, puis mise à disposition d’un « extra seat » sur l’avant pour coucher la jambe sur le trajet Paris - Marseille.
Le transfert se fera sans antalgiques, ce qui signifie beaucoup, mais l’engourdissement dû à l’immobilisme sera pénible.

Pour que ma patte folle, alias « grande folle », supporte un peu mieux le transfert, elle voyagera côté hublot. Du coup, elle aura profité du joli spectacle que cela suppose.





Arrivé à Marseille, nous récupérons... notre sac. L’un des deux s’étant perdu en route. La poisse je vous dis !!!

De là nous irons directement sur l’hôpital d’Aubagne qui me reçoit pour quelques jours d’observation. Je ne résiste pas à l’envie de préciser que nous avons eu certaines difficultés à dégoter un hôpital voulant bien de moi. La raison : je ne suis pas « rentable ». Pas d’actes médicaux d’importance (et donc supposant une facturation importante) prévu en ce qui me concerne, la chirurgie ayant eu lieu à Santiago. J’insiste, ça n’était pas une question de disponibilité de lit. Je ne connais pas le détail, mais il semble que ce soit le résultat d’une réforme récente de l’hôpital public. Résultat, on a fait ce que je déteste par dessus tout faire : faire jouer le piston, soit contacter une amie de mes parents, médecin de son état, pour avoir une place. L’ambulancier me dira que l’autre solution, pas particulièrement plus « honnête », aurait consisté à se pointer aux urgences...


Mercredi 29 avril :

Et voilà, les sacs sont fins prêts. Et ça n’aura pas été grâce à moi. La secrétaire des tas d’affaires à rentrer dans les sacs a pris possession de ses nouvelles fonctions avant même de mettre le pied sur le sol français. Quel dévouement pour la patrie...
C'est la photo du jour.


Ceci dit, moi aussi je commence à me plonger dans les dossiers qui relèvent de mon haut commissariat de la blague à deux balles. Mais ça vous n’en doutiez pas, j’en suis sûr.

L’autre grande nouvelle c’est qu’ils ont (enfin) dégoté une paire de béquilles à ma taille. Après l’attelle, la civière, l’hélicoptère, le jet, la chaise roulante, le clou médullaire... une fois de plus ma taille hors norme aura été problématique. A vrai dire je crois qu’il n’y a qu’une chose pour laquelle ça ne l’aura pas été : le patito... (cf. 21 avril)
*soupir*


Mardi 28 avril :

Nous y voilà : 48h avant le grand départ.
L’assurance nous l’a confirmé ce matin, nous rentrons.

Parait que Sarkozy a appelé : la France a trop besoin de nous en ces temps de crise.
On lui doit bien ça à Sarko, si on est parti faire ce grand voyage, c’est un peu grâce à lui : on en pouvait plus de voir sa grande gueule.
L’information reste confidentielle pour le moment, mais nous devrions être intégrés au gouvernement. Amélie en tant que secrétaire des tas d’affaires à rentrer dans les sacs, et moi en tant que très haut commissaire de la blague à 2 balles.

Nous seront rattachés au ministère de l’outre mère & père à Aubagne où nous devrions prendre possession de nos nouveaux quartiers dès vendredi. Cependant, en ce qui me concerne, il est possible que je sois interné hospitalisé quelques semaines avant de vraiment être opérationnel dans mes nouvelles fonctions.

Bref, la crise n’a qu’à bien se tenir, nous arrivons.

Bien sûr, même si nous n’avons pas eu le temps avec l’agitation de ces dernières semaines de faire du shopping de souvenirs, nous ne manquerons pas de vous ramener à chacun quelques exemplaires du virus de la grippe porcine, parait que c’est très tendance en ce moment à en croire les médias...

La photo du jour n’a rien à voir, mais demain (29 avril) c’est l’anniversaire de ma nièce Malou (2 ans). Vous noterez son côté Bling Bling précoce... Et si vous en voulez plus (comme par exemple les photos de ma nièce et filleule Romane - ooouuuuh je suis fier !!!), c’est par ici que ça se passe... http://histoiredetoi.canalblog.com/
Joyeux Anniversaire Malou !!!



Lundi 27 avril :

Si une journée d’anniversaire est généralement une journée agréable, le lendemain est toujours un peu plus difficile...

J’avais déjà un pied dans la tombe, voilà qu’Amélie vient de me dégoter mon premier cheveu blanc. Celui-ci vient s’ajouter à mon premier poil de barbe blanc...
28 ans, le début de la fin.

Quand en plus on sait que je fais, et c’est pas nouveau, un alzheimer précoce, j’avais vraiment pas le moral quand la kiné de la clinique est venue tenter de me faire marcher.

Sauf que pour moi, pas de miracle, il suffit pas de me dire « lève-toi et marche ». J’ai besoin d’appuis. Évidemment, pas moyen de dégoter de béquilles à ma taille... c’est une question d’habitude après.

« Pas de problème, on va bien vous trouver quelquechose »

Et elle revient deux minutes plus tard avec... un déambulateur...

*soupir*
Bon, je m’en retourne faire mes mots-croisés pendant qu’Amélie fait du crochet à mes côtés.
Après j’irai regarder « Amour, gloire et beauté » puis j’irai dormir sans omettre de retirer mon dentier, en repensant à ma folle jeunesse, quand je gambadais encore dans les montages de Patagonie et que... nan, vaut ptêtre mieux que je prenne un ou deux somnifères supplémentaires cette nuit...



Dimanche 26 avril (bis) :

Bon, on a été un peu prompt à poster l’article du 26. il s’est passé des choses ensuite.
Le 26 avril étant vraiment une date hors norme, nous aurons droit aujourd’hui à plusieurs images du jour...

Nous avons eu droit à un vrai gâteau d’anniversaire à la dulce de leche (les connaisseurs apprécieront, n’est ce pas Blandine ou Pierre ?). Je crois que j’ai l’air content sur la photo...


Ma panse n’en était pas au bout de ses surprises, puisqu’Amélie m’avait préparé un petit repas spécialement pensé pour redonner le moral à son grand blessé.
Au menu, de la mousse de foie de canard made by Olivier (là encore les connaisseurs apprécieront) et ... de la bière (bon, là je crois que tout le monde appréciera). Bière sans alcool, je tiens à préciser... et oui, antibios obligent !. Chut, faut pas le dire, je passe pour quoi moi après...




Dimanche 26 avril :

Putain, 28 ans et déjà des pièces à changer...
Ben ouai, aujourd’hui c’est mon anniversaire. Le contexte étant ce qu’il est, je peux vous dire que ça m’a fait une belle jambe (mouarf).

Hier les infirmières m’ont quand même aidé à déballer mon cadeau : une jambe toute neuve. Bon, pour être très honnête, l’ouverture n’a pas été accompagnée d ‘un « ouaaiiiii, trop bien, la jambe dont j’avais toujours rêvé !!! », mais plutôt d’un silence révélateur d’un enthousiasme digne de celui d’un milliardaire qui vient de se souvenir qu’il avait confié son pognon à Madoff. Le rapport ? Aucun, pourquoi ?

Donc ma jambe n’est pas très jolie extérieurement, et mes shorts risquent de prendre la poussière le temps de la cicatrisation, mais c’est pas grave, c’est la beauté intérieure qui compte parait-il. Et là, avec mon tout nouveau piercing, ça en jette grave.


Ce matin, après le ptit déj, grosse teuf dans la chambre 129. On s’est retourné la tête (à coup de nectar d’abricot), j’ai enchaîné les injections de stups (morphine), y avait du bon son (la clim était en marche) et des lights (on avait ouvert les rideaux), et puis y avait surtout du gros monde (on était au moins 2).
Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour que ce soit THE teuf where You had to be. Dommage pour toi, t’y étais pas...
Pour que t’ai quand même un aperçu de l’éclate totale que ça aura été, on t’a fait une mosaïque.

C’est la photo du jour :



Vendredi 24 avril :

12h30 : départ pour le bloc
17h45 : Sylvain est en salle de réveil, la chir s’est bien passée !

On l’a attendu... espéré... souhaité... rêvé... Et ça y est, le grand jour est arrivé ! Ce n’est pas noël mais presque... L’opération a eu lieu aujourd’hui vers une heure ! C’est un clou médullaire, on ne sait pas encore ni son poids ni sa taille, mais le « papa » va bien (après un réveil un peu nauséeux).
Trêve de plaisanteries, pour ceux qui aiment les détails, le chirurgien a expliqué que la consolidation avait commencé et qu’il a donc été un peu difficile de réduire la fracture (explication pour les néophytes dont je fais partie : réduction = puzzle de l’os, soit remettre les morceaux à leurs places initiales). Ils ont utilisé un fixateur externe pour désolidariser les 2 bouts, réduit puis réussi a mettre un clou (qui sert de tuteur). Il n’a pas touché aux « 2 » malléoles (interne et de Destot) qui n’étaient pas déplacées.
Zéro douleur pour le moment pour une bonne raison : le chir a anesthésié la jambe à la fin de l’opération (qui était, elle sous anesthésie générale).

En conclusion, le patient est dans un état physique plutôt satisfaisant, et dans un état mental très préoccupant, mais il semble que ce ne soit en rien lié à l'opération (pas besoin de couleur, c'est signé, mais c'était pour vous prouver que j'ai bel et bien survécu).

La photo du jour, sans rapport aucun : nos réserves depuis notre arrivée en huile d’olive, confiture et thé :o)



Jeudi 23 avril :

5h30 : réveil pour toilette pré-opératoire
7h00 : départ pour la chirurgie
9h00 : retour sans la chirurgie... une urgence à fait une queue de poisson à Sylvain... Opération reportée, reste à fixer quand (fin d'après-midi ou demain matin)
12h00 : le verdict tombe, l'opération est pour demain à midi... No comment...

La bonne nouvelle c'est que j'ai maintenant un fauteuil taillé sur mesure (Youhou ! A moi les trottoirs asphaltés du contour de l'hôpital !). Ce sera la photo du jour :




Mardi 21 avril :


Bon, Amélie s’étant mise assidument au tricot crochet (à chaque fois que je me trompe, je me fais engueuler...), je suis chargé de donner les dernières nouvelles du grand blessé.

Sylvain souffre terrrrrrriblement, depuis 15 jours il ne dors plus, ne mange plus, ne bois plus (pas même de la bière), ne respi... respire à peine, par contre il parle beaucoup (ah ah, vous ne croyiez quand même pas vous en tirer comme ça !!!).
Il parle beaucoup car son devoir est de témoigner... témoigner des atroces souffrances auxquelles il est sujet de façon constante ; témoigner de cette jambe, que dire, ce vulgaire morceau de chair, qu’il doit tenir à la force de ses bras pour ne pas le voir se disloquer littéralement ; témoigner de la brutalité des infirmières bourreaux qui, chaque jour, le battent, l’humilient, le chouchout... le choumettent aux pires tortures... ; bref, témoigner de son héroïsme quotidien.

Bon, normalement, si je ne me suis pas trop mal débrouillé, cela devrait être le dernier article que j’écris. Amélie va vite vouloir reprendre la plume...

Raté, je dois continuer... Tant pis, j’aurais essayé.

Suite à la dernière visite du médecin et au changement de pansement, les nouvelles sont plutôt bonnes. La peau va mieux, les risques d’infection semblent en voie d’être maitrisés, ce qui signifie que l’opération devrait avoir lieu... jeudi 23.

La jambe a largement dégonflé. Le revers de la médaille, c’est que ça bouge plus à l’intérieur. Et j’ai jamais été très doué au jeu des osselets, de temps en temps je perds, et ça fait mal.

Au titre des anecdotes, nous avons reçu dimanche la visite du consul de France.
Extrait :

Moi : Je souffre, je dors plus... (cf. plus haut). Si vous saviez... Snirf
Ce qui me pèse le plus, c’est l’immobilisme, ne pas pouvoir bouger, sortir dehors, faire l’a... vaisselle. Vous voyez ?
Lui : Oui, je comprends, j’ai moi même été immobilisé comme ça pendant un an. Accident de moto.
Moi : ...
ah
...
Et sinon, vous faites quoi dans la vie ?
Ah oui c’est vrai, consul...


Nous avons reçu ce jour la visite de la personne chargée de m’aménager une chaise roulante « sur mesure ». Les premiers tests ont pas été très concluants. Pas besoin de lui dire que ça convient pas, suffit de lui lâcher deux, trois « Argh » ou « Gnnnnnnnn » et il comprend tout seul.
Copie à revoir, dès demain normalement.

Plus généralement, c’est étonnant comme certains mots de français sont compris de tous.
Par exemple, j’ai souvent l’occasion, quand ils me déplacent la jambe, de susurrer quelques mots doux de la langue française. Les aides soignantes comprennent généralement tout de suite que j’apprécierais qu’elles aille plus doucement.

Et puis, ben sinon, je vous présente la photo du jour, celle de mon copain « Patito » (littéralement petit canard), alias Canard WC. Je vous laisse deviner quels fiers services il me rend...



Samedi 18 avril :

Aujourd'hui c'est ravioli... heu pardon, aujourd'hui, c'est changement de pansement. Le médecin qui a fait ça ce matin, trouve que tout évolu dans le bon sens. Prochain changement de pansement mardi, chirurgie programmée (si tout continue de la sorte) jeudi.
La jambe de Sylvain continue à dégonfler, ses os continuent à jouer des castagnettes (surtout pendant cauchemar - la nuit a été un peu mouvementée).
J'ai enfin vu les radios. Le tibia est bien en 4 morceaux... Soyons honnête, c'est pas tip-top... Fracture tiers distal (c'est le gros morceau), malléole interne et " 3ème malléole (de Destot)"... Je dis ça pour les initiés...

Et j'allais oublier... Bon anniv' Hélène :o)

La photo du jour : Bonnet fait au crochet pour s'occuper... (merci Guillemette (Roux) de m'avoir appris...)





















Jeudi 16 avril :


Bon, en attendant un article en bonne et due forme à propos de notre séjour à Santiago, voici les dernières nouvelles... Dès qu’on a des infos complémentaires, on mettra ce message à jour.

• Sylvain souffre de fractures tibia et péroné dites en spirale. Les fractures sont
1. Pour le tibia au 1/3 inférieur (en plusieurs morceaux). Cela va nécessiter une opération. Comme la fracture est basse, il aura plaque et vis.
2. Pour le péroné au 1/3 supérieur. Cette fracture va de paire avec celle du tibia mais a peu d’importance, elle cicatrisera d’elle même.
• En post traumatique, des phlyctènes (grosses ampoules) sont apparues sur la peau en regard de la fracture tibiale. A cause de la présence de 2 bactéries (qui répondent bien aux antibiotiques), les risques d’infection sont trop élevés pour permettre une opération actuellement.
• Sylvain a peu de douleur.
• L’oedème, très important il y a quelques jours, a bien diminué.
• Si tout continue de la même façon dans les jours à venir, Sylvain devrait être opéré mercredi prochain.
• Le moral n’est pas au top, mais ne frôle pas la cata non plus.

Dernières idées en vrac :
• Nous ne savons pas encore quand est ce que nous rentrons en France, cela dépendra de l’état de Sylvain.
• Nous sommes joignable par mail et Skype car la clinique est équipée de wi-fi
• Il y a 6h de décalage entre la France et le Chili (il est plus tard chez vous que chez nous)
Ce qui me pèse le plus est de ne pouvoir sortir... j’ai beau avoir eu le feu vert du toubib aujourd’hui, les fauteuils roulants locaux ne sont pas adaptés à ma taille.

C’est quand qu’on va où ?


Nous voilà donc dans cet « hôpital » de Cochrane où je suis le seul patient, un médecin passe tout les 34 du mois et où l’appareil radiologique est en panne (wouhou !!!). Seule la présence permanente d’une infirmière nous autorise à penser que c’est bien un hôpital dispensaire.
Une chose paraît certaine, nous ne resterons pas longtemps ici...
...ou pas.

Sitôt arrivé, le médecin, qui était quand même là pour nous accueillir (une évidence ???), nous annonce que dès le lendemain nous serons transférés par avion à l’hôpital de Coyhaïque, qui lui, incroyable mais vrai, est équipé d’un appareil radiologique en état de fonctionnement.

Le lendemain, des nouvelles contradictoires nous arrivent : l’avion a un problème d’ordre technique, puis plus tard ne peut plus décoller pour des raisons météorologiques, enfin une urgence prioritaire nécessite son utilisation. Bref nous ne décollerons pas ce jour, mais, promis juré par le médecin, le jour suivant.
Bien évidemment, nous resterons également cloué à Cochrane le lendemain, là encore pour des raisons obscures. Nous même ne comprenons pas bien ce qui se passe. Nous comprenons seulement qu’il existe de sacrés problèmes de communication entre notre assurance, ses bureaux chiliens et argentins (qui sont aussi de la partie, allez comprendre pourquoi....), les hôpitaux et les différents acteurs qui pourraient intervenir dans le rapatriement. L’impatience nous mènera à nous énerver, et tenterons par plusieurs biais (personnel de l’hôtel, ambassade, famille et amis en France et bien sûr Amélie) de faire bouger les choses au niveau de l’assurance. Le médecin, lors d’un de ses passages, lisant le désespoir dans nos yeux, fera preuve d’un grand professionnalisme en nous administrant à chacun des calmants, soit deux canettes de bière 50cl. La médecine n’arrête décidément pas le progrès.

Les rebondissements sont nombreux et nous ne vous les conterons pas tous, mais voici quelques morceaux choisis :
- Le 2eme jour, nous apprenons que, semaine sainte oblige, il n’y a pas de médecin traumatologue à Coyhaique (là où on doit nous transférer le lendemain) avant 4 jours. Ce qui signifie pas de prise en charge... Ceci-dit, le transfert n’aura pas lieu, mais pas pour cette raison.
- En appelant le bureau argentin de l’assurance, nous nous rendons compte qu’ils nous croient à Coyhaique (alors que nous sommes toujours à Cochrane) et qu’ils attendent des nouvelles du médecin de là-bas (rappelons qu’il n’y en a pas).
- Nous apprenons le 3eme jour que la veille, parait-il, un hélicoptère nous a attendu sur le tarmac de l’héliport. Personne apparemment n’en a été informé, pas même l’assurance.
- Enfin, notre préféré : nous recevons le 4eme jour un mail de l’assurance (ce qui en soit est déjà un grand progrès, les 3 premiers jours nous n’avions eu aucun contact par quelque média que ce soit avec l’assurance et avions donc râlé en ce sens) nous annonçant que, je cite : « l’accord de prise en charge pour trajet en ambulance Cochrane San Diego dés demain matin » a été donné.
Au lieu de San Diego, il fallait comprendre Santiago, capitale du Chili (à la limite, nul n’est tenu de connaître la capitale du Chili). Mais surtout Cochrane - Santiago en Ambulance c’est au minimum deux jours de route dont un à rouler sur des pistes cahotiques (de quoi me faire assurément hurler à la mort toutes les 30 secondes). De plus, la route chilienne est fermée pour cause d’éruption volcanique, et il faudrait passer par l’Argentine, avec passage de frontière X 2 à la clé. Et dire que ce mail était simplement censé nous confirmer ce que nous savions déjà, soit que nous partions le lendemain par avion médicalisé à Santiago... En lisant ce mail, j’hésite entre fou rire et crise de nerf...

Finalement, nous partirons le 4eme jour en Jet médicalisé à Santiago. Nous poussons un gros Ouf de soulagement, et les circonstances un peu particulières de ce vol ne nous empêcherons pas de profiter de la majesté de la patagonie « vue du ciel ».






Puisque c’est comme ça, je me casse...


Le chemin (ou plutôt ce qui ferait office de...) étant hasardeux, Amélie rebrousse chemin. Pascal et moi décidons de continuer. Malgré le plaisir peu évident de la montée dans ces conditions, nous poussons jusqu’au glacier d’où la vue est à couper le souffle. Là est déjà la première erreur... Ils continuent la balade jusqu’au bout alors que je me pèle à les attendre (et ils le savent...). Au bout d’un moment, entre colère et inquiétude, mon cœur balance...




Je souffle à Pascal que Amélie a très bien fait de rebrousser chemin par elle-même, et que peut-être aurions-nous du faire la même chose. Ironiquement au vue de la suite des évènements, je lui dit sur le ton de la blague que, comme le dit Joe Simpson dans le film « La mort suspendue » (« Touching the void »), 80% des accidents interviennent en descente, et qu’on va certainement en baver pour redescendre... mais pour autant je n’ai aucune appréhension particulière lorsque nous repartons.
A mi-chemin de la lagune, je m’engage sur une pente recouverte partiellement de neige résiduelle. Il est 16h30. Vous l’aurez deviné, je glisse... une glissade comme chacun peut en faire pour ensuite se relever en laissant échapper un ou deux jurons, et c’est tout.
Sauf que dans mon cas ma glissade se poursuit sans que je ne puisse m’arrêter, je prends même de la vitesse, passe une première corniche, tombant lourdement en contrebas, puis une seconde, peut-être une troisième (j’ai pas compté), et arrive finalement à m’agripper à quelques « Lengas » (arbre local) qui poussaient par là. Au final une glissade d’une quinzaine de mètres et une succession de 2 ou 3 chocs violents.
Pascal me rejoint au plus vite, me demandant si je vais bien.
Me fiant à ma douleur, je réponds que je crois avoir la jambe gauche cassée. Lorsqu’il arrive à ma hauteur, nous jetons un coup d’œil à la jambe incriminée : le pied étant orienté à 90° plus à gauche de son axe normal, le doute était peu permis.



Pardon pour la longueur du récit qui suit. Si ce niveau de détail ne vous intéresse pas, il suffit de ne pas lire ou de ne lire que les phrases en gras.


Pascal me dit qu’il faut que nous descendions jusqu’au lac, qu’il ne peut pas me laisser là tout seul (j’avais une plaie au front, et le traumatisme crânien n’était pas à exclure). La priorité est alors de me sortir au plus vite de la corniche sur laquelle nous nous trouvons, celle-ci étant pentue et exposée.
Je sens mes os cassés à l’intérieur de la jambe qui bougent. Au delà de la douleur que ça génère, c’est très perturbant.
Je ne me sens pas capable de me traîner comme Pascal me le demande. Il tente de me porter mais nous manquons de glisser tous les deux (il faut dire que je pèse une centaine de kilos, soit bien plus que Pascal). Je lui dis que je vais essayer de le faire mais que j’aurais besoin d’une attelle. Nous tentons rapidement de fabriquer une attelle de fortune avec quelques branches et un tee-shirt, mais les branches sont fragiles et le stress ne nous aide pas à soigner notre travail. Le résultat n’est pas satisfaisant. Je me remets sur mes genoux, mon genou gauche va bien, et arrive très péniblement à sortir de la corniche. J’annonce à Pascal que je me sens incapable de descendre sans attelle et que je préfère qu’il parte chercher de l’aide et du matériel pour me sortir de là.
Il m’aide à me caler sur un arbuste pour m’empêcher de glisser de nouveau et commence à descendre à toute vitesse en caleçon / tee-shirt, ses pull et pantalon étant restés avec moi pour me tenir chaud. Ma jambe est couchée de manière à ne pas pouvoir bouger. Je suis étonné de constater que je ne souffre pas.
Avec ma patte folle j’avais l’air d’un con, ma mèèèèèreeeee !!! (bis)
Mais je me dis aussi que ça aurait pu être bien pire... plaie ouverte, deux jambes cassées pour le prix d’une, voire un atterrissage sur le pierrier quelques mètres en contrebas...


J’attends une heure peut-être avant qu’Amélie me rejoigne. Elle m’installe plus confortablement (glissant un sac sous mon derrière) et m’apporte de nouvelles couches de vêtement essentielles, car immobilisé et avec la tombée de la nuit je me refroidi à toute vitesse, et mes tremblements de froid ironiquement me font souffrir au niveau de ma fracture.

Pascal nous rejoint 2 heures après avec corde, baudrier et... attelle.
Le temps de m’enfiler quelques couches de vêtement supplémentaires, un baudrier, l’attelle et de m’emballer la jambe tel un œuf de Pâques, nous amorçons une très longue descente par tronçons successifs de 30 mètres, distance maximale autorisée par la longueur de la corde qui nous assure tous les deux, Amélie et moi. Amélie me précède, puis je la suis me laissant glisser sur les fesses pendant qu’elle surélève mon œuf de Pâques pour éviter tout choc.
Le terrain est particulièrement difficile, nous traversons à plusieurs reprise une rivière en provenance directe du glacier (et je n’ai pas pu enfiler de pantalon), je fatigue rapidement, somnolant à chaque pause, aidé en cela par les antalgiques avalés. Il faut dire que je l’ai un peu chargé mon homme pour qu’il n’ai pas trop mal. Heureusement la lune est presque pleine, et le ciel à peu près dégagé, quelques gouttes seulement sont là pour nous rappeler que ça pourrait être bien pire.
Nous avançons lentement mais je ne souffre pas ou peu
, notamment grâce au soutien, aussi bien moral que physique, d’Amélie.
Nous mettrons quelques 9 heures à descendre jusqu’à la lagune (là ou la montée ne nécessite normalement que ¾ d’heure) où Chus avait dressé un camp de fortune. Nous arrivons tous exténués, et je laisserai échapper quelques larmes de fatigue pour évacuer une partie de la tension accumulée.

1 ou 2 heures de repos sans sommeil après, attendant ainsi le lever du jour, Chus et Pascal redescendent au Campo chercher du secours. De mon côté je dors d’un vrai sommeil plusieurs heures.


Pascal revient vers 12h30 accompagné de 5 paires de bras et d’un brancard. Mais me porter sur un brancard, même à 7, c’est difficile, et nous comprenons vite qu’il sera très pénible de me faire redescendre au Campo (la pente est raide et les obstacles au sol nombreux), et la possibilité de l’envoi d’un hélicoptère apparait de loin comme la meilleure solution. Les secouristes (en réalité des employés de l’hôtel voisin) aménagent un héliport de fortune et allume un feu si possible avec beaucoup de fumée pour facilité notre repérage.


Beaucoup, beaucoup de communications radio avec carabineros, assurance et secours locaux plus tard, soit vers 17h (et 24 heures après la chute), un hélicoptère s’approche. Problème, les coordonnées qu’on lui a communiqué sont mauvaises, et il ne nous trouve pas au premier passage, doit se poser à l’hôtel pour demander des informations plus précise avant enfin de nous repérer. Lors de la 2ème approche de l’hélico, la bonne, c’est à mon tour d’avoir quelques sanglots nerveux, l’accumulation du stress de ces 24h débordant...


Malgré l’organisation impeccable de Pascal, Chus et du personnel particulièrement disponible de l’hôtel, nous comprenons que ma prise en charge ne sera pas facile. Nous n’imaginions pas à quel point : les jours qui suivront seront une succession de dysfonctionnements graves de la part des différents acteurs chargés de celle-ci ... mais ça c’est une autre histoire.



Nous arriverons finalement en hélicoptère à Cochrane (avec au passage un sacré paysage pour ceux qui ne sont pas alités à même la carlingue), nous serons amenés dans un hôpital, on m’y apportera enfin les premiers soins, ce qui se limitera à la désinfection des plaies externes et la pose d’un plâtre provisoire. Car « malheureusement, l’appareil radiographique est en panne en ce moment ». Et ben on est pas rendu... On pensait que le pire était derrière nous...

La morale de cette histoire est que j’ai été bien con.

Désolé, je suis pas La Fontaine moi, et les moralités c’est pas mon fort...


mardi 14 avril 2009

L'oncle d'Amérique


Si nous sommes repassés côté chilien, ça n’est pas pour le seul plaisir de porter durant 3 jours nos sacs surchargés. Mon oncle Pascal habite depuis quelques années dans les environs et nous ne pouvions décemment passer au Chili sans aller lui rendre visite dans le petit paradis où il a choisit d’élire résidence.
Problème, le petit paradis en question, alias le « Campo », est un peu coupé du reste du monde (sans doute cela contribue-t-il d’ailleurs à en faire un paradis).
Nous tentons bien quelques envois de mails à Pascal, mais ses occasions de consulter sa boîte (ce qui suppose un passage express au purgatoire le plus proche, soit un hôtel voisin) étant rarissimes et la seule réponse reçue étant quelque peu incomplète, nous partons de Cochrane avec bien peu d’indices sur comment monter au paradis.

Après avoir expérimenté l’auto-stop sur la carretera austral, ce qui suppose beaucoup de patience, nous partons là où le couple d’allemand qui a bien voulu nous emmener allait, soit un hôtel que nous supposions non trop éloigné du Campo. Arrivés sur place, nous comprenons vite qu’il s’agit de l’endroit où Pascal consulte occasionnellement ses mails, que les gens le connaissent et que nous ne pouvions mieux tomber. Nous pensions avoir fait le plus difficile mais apprenons quelques minutes plus tard que Pascal est à ce moment même sur le point d’arriver par bus à Coyhaïque, soit 270 km plus au nord (ce qui signifie ici 6 heures de transport) dans le but d’y rester approximativement une semaine.
Gloups...
Après hésitation, nous prenons la décision de monter voir Pascal là-haut, et tant pis pour le petit paradis.

Ce détour imprévu, nous ne le regretterons pas, car nous serons reçus à bras ouverts par Pascal et son amie Chus. Nous partirons notamment tous les 4 faire un grande boucle motorisée dans les environs de Coyhaïque (et après avoir mangé « camping » depuis si longtemps, il est bien agréable de profiter des petits plats de Chus ! Tant pis pour les rondeurs...).



Mais la déception de ne pas voir le Campo est toujours présente, et nous décidons de prendre encore un peu plus de retard sur notre voyage (car oui, même en vacances longue durée nous réussissons à être pressés... séquelles sans doute de notre vie parisienne) et de redescendre au Campo avec Pascal et Chus (plus tôt qu’ils ne le prévoyaient initialement).

Le paradis, c’est bien connu, ça se mérite. Mais contrairement à ce que l’on pense, nul besoin de fréquenter assidûment les églises pour cela, ou de faire sa BA quotidienne. Une petite navigation d’une demi-heure sur un joli lac patagon suffit pour l’atteindre.




S’il fallait décrire la Campo, nous dirions que c’est la simplicité qui le caractérise le mieux : une maison, deux ou trois bâtiments annexes, un potager et quelques peupliers. Le tout situé entre un lac turquoise et des montagnes coiffées de glaciers. L’endroit est habité une grande partie de l’année par Pascal et Chus, et à plein temps par deux chevaux à moitié sauvages (au grand désespoir de leurs propriétaires), un gros matou et des souris, beaucoup de souris (pour le plus grand bonheur du félin précité). Un endroit décidément idéal pour se ressourcer. Et si le choix d’y vivre à plein temps n’est peut-être pas une évidence pour tout le monde, il faut bien reconnaître que le lieu dégage une sérénité que l’on ne ressent pas vraiment lorsque l’on monte dans une rame du métro parisien.



Notre programme dans ce lieu est, lui aussi, très simple :
1er jour : se reposer et profiter du lieu
2ème jour : grimpouiller dans les montagnes environnantes

Nous partons donc le second jour avec Pascal en direction d’une lagune et de son glacier qui surplombent le Campo.




Nous mettrons deux heures à atteindre la première, et après une pause pour nous rassasier d’un excellent saucisson et d’un superbe paysage, nous repartons en direction du glacier...

lundi 13 avril 2009

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué


On a beau y laisser quelques plumes à chaque fois, et pas seulement celles du duvet, le camping... on aime. Alors puisque l’occasion se présente de nouveau, on resigne immédiatement. Cette fois-ci, notre mission, si nous l’acceptons, sera de traverser la frontière Argentine – Chili à pied, soit relier les villes de El Chalten (cf. article précédent) et de Villa O’Higgins, ville chilienne qui marque la fin de la « carretera australe » (en gros une route, ou plutôt piste, achevée en 1999 seulement pour désenclaver un petit peu cette Patagonie si difficile d’accès).
Et là, c’est tout de même une autre histoire parce qu’il faut tout porter sur le dos, pas question de laisser un gros sac à l’hôtel, on ne repassera pas par là de si tôt !

En théorie, le programme est le suivant :
• J1 : Auto-Stop sur 37 km : de El Chalten au « Lago del Desierto »
• J1’ : Marche le long du lac (15 km) pour aller au poste frontière argentin (avec l’option de marcher sans les sacs qui eux feraient le trajet en bateau)
• J2 : Marche pour passer côté chilien (2h jusqu’à la frontière et 4 jusqu’au bord du lac O’Higgins et au poste de frontière Chilien)
• J3 : Traversée du lac O’Higgins pour atteindre Villa O’Higgins

En gros, on est parti pour 3 jours avec notre maison sur le dos.
Au final, on est arrivé plein de bons souvenirs, mais pas tout à fait comme on l’imaginait !

• J1 : On a fait les 37 km de stop en 4 fois dont une à l’arrière de la longue remorque d’un camion qui transportait du foin (sur une route non asphaltée, youhou !!!)





• J1’ : On a raté le bateau à 30 secondes près... Et comme la journée était belle, que les pronostics météo des jours suivants n’étaient pas top, on est parti le long du lac AVEC les sacs. On est acueilli à l’arrivée par Emmanuelle et Mickaël, couple de français qui font le même parcours. Repos sous tente bien mérité après notre longue journée.






• J2 : 6h de marche sous la pluie (c’est mieux que la tempête annoncée), toujours chargés je vous le rappelle ! avec en option, passage de rivière sans pont... Que du bonheur ! Ouf le soir, on se réfugie chez Ricardo, le proprio du camping, qui loue aussi des chambres chez lui. Qu’il est bon de se retrouver au sec ! Par curiosité, j’ai pesé mon sac à dos : et donc, sans la bouffe mangée sur la route : 26 kg !!! ça pèse son poids !

• J3 : Glandouille chez Ricardo car, à cause du mauvais temps, le bateau a été reporté au lendemain... On en a profité pour sécher nos affaires détrempées et faire des travaux manuels tels couture pour pantalon et sac à viande troués, coupe de cheveux. On a aussi passé du bon temps à jouer avec Emmanuelle et Mickaël : belote, Time’s up.




• J4 : Arrivée à Villa O’Higgins. On est maintenant une bonne bande de jeunes (qui s’fend la gueule). La traversée en bateau s’est faite à 9 (3 anglais et 6 français). Depuis, on vadrouille ensemble (camping, bus, et soirée d’anniversaire...)


Malgré les quelques surprises que nous aura réservé cette traversée et les séquelles dorsales qu’elle nous aura laissée, nous avons été enchantés par ces quelques jours, et sommes décidement sous le charme de la Patagonie.


En arrivant à Villa O’Higgins, une question se pose immédiatement : quelle est la raison d’être de cette ville ? L’endroit et superbe (mais existe-t-il un endroit moche en Patagonie, on finit par se le demander), mais côté isolement, il est difficile de faire mieux. On ne s’attardera d’ailleurs pas ici, repartant dès le lendemain tous les 9 dans un mini-van transformé à cette occasion en boîte à musique. Cap sur Cochrane, la première ville « importante » de la carretera australe.


Cochrane, c’est pas encore ce qu’on pourrait appeler la civilisation, mais ça commence à y ressembler un peu. Et même que y a une banque ici, et ça c’est pas pour nous déplaire...

C’est ici que nos compagnons de route nous quitterons, continuant plus au nord quand nous décidons de notre côté de nous y attarder un peu.
Nous avons en tête de peut-être dégoter ici de quoi continuer notre périple à dos de canasson. Ne faisons pas durer le suspense inutilement, ils ne seront pas pour maintenant (mais seront-ils pour plus tard, cela semble particulièrement incertain), nous n’avons trouvé personne acceptant de nous vendre (ou louer) des chevaux.

Et puis Cochrane a également sa réserve naturelle, dont la particularité est d’être le refuge d’une population relativement importante de Huemules, soit une espèce endémique de cervidés aujourd’hui menacée d’extinction.
Nous voilà donc partis pour un treck d’une journée dans ce parc méconnu, et de ce fait très peu fréquenté.



Tant mieux pour nous, car malgré un soleil radieux et un décor superbe (mention spéciale pour le turquoise éclatant du lac Cochrane), nous ne croiserons personne.




Par contre, les huemules eux aussi se font discrets. Après 7 heures de marche, si l’on additionne le nombre de huemules recensés par chacun de nous on obtient... la tête à Toto. Mais nous on était pas vraiment venu pour voir Toto, et on est un brin déçu...
Quand soudain, semblant crever le ciel, et venant de nulle part, surgit un huemul brun.

Alors nous, on avait ouï dire que le huemul était craintif. Et il se trouve que celui-ci nous montre son cul (appelons les choses par leur nom, et tant pis pour les synonymes plus corrects). Me disant que de toute façon, si on se remet à respirer, il va nous repérer et filer illico, et que c’est à peu près tout ce qu’on verra de lui, je commence à mitrailler frénétiquement son derrière (comme quoi quand je veux). Après quelques minutes, étant sûr de pouvoir publier fièrement une photo nette d’un cul de huemul sur le blog, nous nous enhardissons et avançons prudemment en direction du bestiau, qui plus est de façon à commencer à apercevoir son joli minois. Et de pas hésitant en pas hésitant, on se retrouve face à lui. Et lui, ben ça faisait déjà belle-lurette qu’il nous avait repéré, et à vrai dire ça lui faisait une belle patte qu’on soit là à lui reluquer le derrière. Il continuait à ruminer gaiement...



Cet acharnement photographique sur cette pauvre bête, qui heureusement pour elle n’était pas pudique, sera partiellement responsable d’un retour tardif au centre-village de Cochrane. Mais quant on voit ce que peut donner un crépuscule patagon, on se dit que finalement le retard à parfois du bon.