*En tant que troublion/boute en train : DYLAN (Chien adorable de Luis... c’est vrai, c’est un Pit Bull, mais il est tellement gentil qu’on ne le dirait pas).
*Dans le rôle de cuistot reconnu internationalement : nous avons LUIS.
*En tant qu’animatrice hors-pair en travaux manuels : GUILLEMETTE excelle (par exemple : quand Luis n’était pas au commande de l’asado, nous avons mangé des cakes, salades, gateaux... délicieux ! J’ai aussi appris plein d’autres trucs... crochet, travail de photos plastifiées... j’adore !)
*En guise de raid : des réunions de famille des deux cotés de la famille de Luis pour fêter les anniversaires des uns et des autres... On a été jusqu’à 40 avec que des hispanophones... Même si mon espagnol n’a pas beaucoup progressé, mon niveau de compréhension lui s’est amélioré.
*Pour les soirées à thème : soit on sortait partoch’ et GUITARE, soit on faisait un petit JEU (Cluedo version Simpson, Rumi)... où bien on continuait les travaux manuels appris le jour même.
Mais bon, c’est bien connu, toutes les bonnes choses ont une fin : ce qui aurait dû durer 15 jours (temps d’expé moyen pour attendre le sommet de l ‘Aconcagua) n’a duré qu’une semaine : mon mec est trop fort ! Par contre, avec lui revient son hyperactivité (d’où la fin des vacances)... un peu diminuée par les courbatures, je vous l’accorde.
Mendoza est une région réputée pour ses vignes. Nous avons donc fait la route des vins locale à vélo avec l’agréable compagnie de 2 Suisses, Fred et Nath (que Sylvain a rencontré en rentrant de L’Aconcagua). Journée bien sympathique où nous avons visité 2 caves (une industrielle, une artisanale), pique-niqué de pain, fromage et vin rouge (que c’est bon !), fait un petit sieston (pendant que les hommes visitaient une fabrique d’huile d’olive), et pour finir en beauté, visité une fabrique de liqueur et chocolat (dégustation à la clef, ça va de soit !).
OK, OK, la reprise d’activité n’a pas été trop violente en fait... Nous avons surtout encore beaucoup mangé (que des bonnes choses, un asado gargantuesque, ...), fait des sieste dans le hamack, fait des jeux (Cluedo version Simson, « hombre-lobos » -loup-garou-, Times up, Rumi, ...) et profité de nos gentils hôtes jusqu’à la dernière minute... Même Sylvain a dit qu’il était difficile de ne pas se sentir en vacances ici.
samedi 14 février 2009
Les zolies colonies de vacances !
mercredi 11 février 2009
Aconcakoi ?
En quittant la France, je me souvenais à peine de son nom. Je savais encore moins à combien il culminait. C’est pour dire comme il constituait pour moi un non-objectif.
Un peu par hasard, je suis tombé sur lui en lisant notre guide Lonely Planet, et me suis du coup posé l’éternelle question : En suis-je capable ?
Après avoir fait une rapide recherche et vu le prix d’une expédition via agence (3000 $), ce que je croyais alors être le seul moyen possible pour moi, j’ai tout de suite abandonné l’idée. Mais au hasard des rencontres, nous sommes tombé sur Dominique, un belge, qui entre autres choses nous fit part de son envie de grimper l’ Aconcagua, et ce sans guide, car c’est possible. Et comme je suis un homme de défi, et pas seulement de ceux provenant des élucubrations d’ex-amis, je me suis mis en tête de moi aussi monter là haut.
Sommet de la Francophonie
Possible seul, c’est vrai, mais à deux ça reste plus sympathique, et surtout plus prudent en cas de pépin. Et la montagne, c’est comme une orange, plus elle est grosse et plus il peut y en avoir des pépins... (Attention, accrochez-vous, je suis inspiré). Après une rapide recherche Internet, je tombe sur Michel, un québécois, bien motivé par l’ascencion. Le voici donc qui me rejoint à Mendoza pour les ultimes préparatifs. En ce qui me concerne, location casi complète de toute la panoplie du parfait petit alpiniste. Partir grimper l’Aconcagua ça ne s’improvise pas, quoique...
Tabernacle !!!
Nous partons pour 10 à 15 d’ascencion. La moitié de notre équipement sera monté à dos de mule au second camp de base : une obligation sous peine de porter des sacs de 45 kilos. Notre package intègre bien sûr une grosse quantité de nourriture, et notamment un certain nombre de paquets de pâtes, riz, semoule, polenta et autres féculents... de quoi tenir tout un siège.
Arrivée au premier camp de base (3300 m), checking médical obligatoire pour tout le monde : mesure du rythme cardiaque, de la tension, et du taux d’oxygène dans le sang, révélateur de l’acclimatation de l’individu. Ouf, pas de contrôle anti-drogue, je respire...
Michel, lui, respire moins bien. Une hypertension détéctée lui vaut la prise de cachetons. Après une nuit difficile, et devant des symptômes d’un mal non réellement identifié (pression au niveau du thorax), il prendra la sage mais difficile décision de renoncer et de retourner prématurement au Canada. Il laisse en partant tout le nécessaire pour que je continue sans lui, notamment sa tente toute neuve. Bel état d’esprit.
Et puis ces paysages...
Et dire que certains considèrent l’Aconcagua comme un vulgaire tas de cailloux poussiéreux.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Le secret pour vaincre l’Aconcagua, tout le monde vous le dira, c’est l’acclimatation, soit rester une bonne semaine minimum en haute altitude pour habituer l’organisme et produire du globule histoire de mieux transporter le peu d’oxygène présent. Pas de souci Amélie, promis, je prends mon temps... Au programme donc, quelques sommets de 5000 m et plus aux alentours. Sauf que...
Sauf que quand j’arrive au second camp de base (4365 m), mon premier réflexe est de consulter les conditions météos des jours à venir. On m’annonce qu’elles sont mauvaises sur les 5 jours suivants (vents violents : rédibitoire pour l’ascencion du sommet). Au delà, on ne sait pas mais ça peut durer encore plusieurs jours. Conditions mauvaises, sauf une journée très correcte (20 km/h de vent), 3 jours après mon arrivée au second camp.
Bon, j’ai hésité, au moins 3 secondes, et j’ai décidé de « tenter » de viser la « fenêtre météo », soit de faire le sommet en 6 jours quand les expés prévoient le double, bien sûr en gardant en tête que si je sens le moindre signe d’un problème d’acclimatation majeur je renoncerai pour peut-être retenter plus tard.
Ascenso
Coupure publicitaire (ben ouai faut bien gagner sa vie, et puis on est pas sur le service public, nan mais).
Si vous cherchez des intérimaires spécialisés dans les métiers de la montagne, j’connais un chtit gars bien sympa qu’a monté sa boite du côté de Grenoble. La boite s’appelle Ascenso.
Bon Meumeu pour l’achat de cet espace publicitaire tu me paieras en bière à mon retour.
Bon sinon, Ascenso ça veut aussi dire l’ascencion, alors revenons en où nous montons...
Une journée consacrée à l’acclimatation et aux repérages : montée tout de même jusqu’à 6000 mètres (camp « Cholera » pour les connaisseurs) juste histoire de voir à quoi ça ressemble et de déjà battre au passage mon précédent « record », le Kilimanjaro et ses 5890 mètres.
Dès le lendemain, je monte de quoi bivouaquer et le matos d’alpi jusqu’à « Nido de condores », le camp d’altitude à 5500 mètres dans lequel j’ai décidé de crécher avant l’ascencion finale. Fonte de neige pour remplir quelques bouteilles et cuisiner une horrible polenta, passage au toilette (comment ça ce sont des détails qui ne vous intérèssent pas...) avec un sac plastique en guise de cuvette, et nuit difficile (pas beaucoup plus d’une heure de sommeil en cumulé ; altitude, froid, excitation, manque de confort... obligent).
Lever 3h pour admirer un superbe ciel étoilé et accessoirement commencer l’ascenso.
J’avais proposé à un espagnol croisé plusieurs fois pendant la montée jusqu’au « Nid » de m’accompagner. Il avait un rythme proche du mien ce qui est important parce que attendre en moyenne montagne ça se fait bien, il suffit de me mettre un appareil photo dans les mains et je suis heureux. Mais quand il fait des températures extrêmes, il vaut mieux ne pas s’arrêter trop longtemps. L’espagnol, Marc de son prénom, avait accepté, et nous partions donc ce matin là ensemble avec le strict nécessaire, notamment 2 bouteilles d’eau qui avaient passées la nuit avec moi dans le duvet (coquines...), ainsi d’ailleurs que deux cartouches de gaz et les chaussons des coques (chaussures d’alpi). Sacrée partouse (rrrrrroooooo).
Adressez les plaintes à mes parents, ce sont eux et leur éducation baclée qui sont entièrement responsables, je ne suis moi qu’une victime...
8 heures, un chaussage de crampons et beaucoup de pauses respiratoires plus tard, nous arrivons enfin au sommet. Les premiers qui plus est : pas un objectif mais très agréable de s’y retrouver seul pour renforcer le côté « exploit » (parce que oui, pour moi c’est un exploit).
Ce jour là il faut savoir qu’il y avait plus de 100 personnes qui ont tenté le sommet, conditions météo idylliques obligent.
La météo, parlons en. N’ayant pas pris d’instruments de mesure, je ne peux que vous donner les prévisions du jour : 20 km/h de vent (ça je l’ai déjà dit) et -15°C. Ça peut paraître froid mais c’est plutôt chaud pour là haut, où, vent aidant, on arrive vite à -30°C. Mon équipement de loc quelque peu viellot mais néanmoins opérationnel m’aura permis de bien me protéger de ce froid très vif. Ce qui n’aura pas été le cas de Marc qui ne s’attardera pas au sommet, de sacrées gelures aux mains le poussant à écourter la contemplation des paysages environnants.
Après avis de médecins, il devrait retrouver la sensibilité de ses doigts, provisoiremment violets et gonflés, d’ici quelques jours. Rien de bien catastrophique mais ça fait peur, surtout quand on sait que les conditions étaient excellentes.
Monter aussi haut c’est avant tout une expérience, un apprentissage. Se rendre compte de l’impact de l’altitude sur l’organisme c’est tout bonnement incroyable. Je n’ai ressenti aucun symptôme du mal de l’altitude, mais nous ne sommes pas égaux face à ce phénomène. Par contre le manque d’oxygène est très surprenant. Faites 5 mètres sur une légère pente montante, et vous vous arrêtez, vous appuyez sur vos bâtons et soufflez de longues secondes. Quand en plus on sait que la pente pour atteindre le sommet est particulièrement raide, l’équipement d’alpi particulièrement lourd, vous comprendrez que l’Aconcagua n’est pas donné à tout le monde. Par contre il est « techniquement accessible » (pas besoin de cordes, piolets, tout du moins par la voie normale).
Je me délecterai des paysages alentours de nombreuses minutes en observant notamment ce qui semblerait être la limite entre troposphère et stratosphère (différence de teinte du ciel assez évidente sur les photos.
Puis c’est la redescente, longue et douloureuse. Arrivée au « Nido », une sieste de ½ heure impérative (je m’endormais pendant la montée), pliage de tente, et redescente encore plus douloureuse à « Plaza de mulas », le second camp de base.
Veni, vidi, vici
Bon, c’est pas tout ça, mais maintenant il est temps retrouver les excellents gratins de Guillemette et les succulents asados de Luis... Et moi ??? Rien à faire ?!
La satisfaction du devoir accompli, je m’en retourne à l’entrée du parc.
Mais boudiou, j’en ai bavé. Parce que économe (radin ?) comme je suis, j’ai refusé de payer les 160 $ d’une mule pour me descendre mes affaires jusqu’à l’entrée. Et malgré m’être délesté de toute la nourriture en surplus (le siège n’aura pas été si long, et puis j’étais finalement seul) et des bouteilles de gaz non utilisées, j’ai quand même trainé un sac de près de 35 kilos sur le dos, et ce sur 25 km. Vivement les mains réparatrices d’Amélie...
Au delà d’un sacré mal de dos, le poids m’aura valu, déséquilibre oblige, une entorse et une belle chute tête la première. Bon, je dis pas, y avait peut-être aussi un peu de maladresse dans tout ça, mais chut, faut pas le dire.
25 km d’une souffrance qui sera cependant atténuée par la beauté du décors...
Luis, fais chauffer le barbecq, j’arrive !!!