Là où les indiens sont cowboys (et vice versa)
Sitôt nos organismes rechargés plus qu’il n’en faut en sels minéraux, nous partons en destination de Tupiza, petite bourgade bolivienne qui nous ferait presque nous sentir en plein Far West. Non pas qu’ici on se tire dessus à chaque coin de rue, les boliviens sont toujours aussi pacifiques, mais la ville est litteralement immergée dans un décors que l’on croirait tiré d’une BD de Lucky Luke. Des cañons aux teintes allant du jaune canari au pourpre.
Et comme pour mieux accentuer cette impression, ici on se déplace encore bien souvent à cheval, et pas seulement pour le folklore.
Cerise sur le gateau : Butch Cassidy a été liquidé à 20 km de là par quelque chasseur de prime.
Une différence notable quand même à faire retourner John Wayne dans sa tombe : ici ce sont les indiens, des Quechuas en l’occurence, qui jouent les cow boys...
Au programme de ces quelques jours : Repos. Le fameux repos que nous étions censés nous accorder à Sucre avant que le jour de l’an à Uyuni vienne tout chambouler (à notre plus grand bonheur). Donc... repos.
Et logiquement on commence par un triathlon...
Non, je n’ai pas réussi l’exploit d’entrainer Amélie dans une course avec running, VTT et natation.
Le triathlon à la sauce Tupizienne ça donnerait plutôt ça : cheval + jeep + VTT (en descente seulement, faut pas déconner).
Un bon moyen de visiter de biens jolis spots des alentours et de galoper au milieu des cactus façon Clint Eastwood, sauf que Clint il avait pas de casque à vélo sur la tête, et ça c’est la grande classe.
Et toujours dans l’optique de nous reposer, on se fera quand même l’ascension d’une montagne environnante, le Cerro Elefante, ou plutôt de sa voisine, parce que quand on est à plus de 4000 mètres, qu’on se plante de chemin et qu’il faut redescendre pour remonter ensuite, ben on change le plan initial, et c’est les poumons qui nous remercient... Et oui, comme dit l’adage, montagne ou pas montagne, un éléphant ça trompe énormément..
Mais rassurez-vous, on a pas fait que se reposer. On a quand même fait l’effort de rester au lit 3 jours à rien f aire ou presque. Aidé en celà, il est vrai, par 24h d’une digestion plus que délicate...
Vous reprendrez bien un petit verre de vinaigre ?
Nous quittons Tupiza et ses cañons pour Tarija et ses canons. Tarija est LA ville bolivienne du vin. Elle est aussi bien plus riche que ses consoeurs du nord, ces deux caractéristiques n’étant sans doute pas sans rapport.
Nous, avides assoifés de culture que nous sommes, nous faisons un devoir de visiter la « bodega » d’une des maisons vinicoles des environs. Nous choisissons de rendre visite à la « casa vieja » qui poduit du vin de façon artisanale. Du vin ? pas sûr... On aurait dû se méfier de cette maison au nom qui en disait pourtant long. Parce qu’en fait de vin on nous a servit quelquechose qui ressemblerait plus à du vinaigre au dire de nos papilles gustatives françaises. Verdict : imbuvable, même par des gosiers expérimentés comme les notres. Et nos verres sont restés au trois-quart pleins sur la table, ce qui n’est pas vraiment dans nos habitudes. De quoi nous faire regretter notre bonne vieille bouteille de villageoise millesime 2008.
Pour évacuer les excès de la veille (un quart de verre de Casa Vieja à deux) rien de tel qu’une petite marche. Trois jours dans la réserve biologique de Sama le long d’un « camino inca », comprenez un sentier pavé (grossièrement) par les incas il y a de ça quelques siècles déjà.
Départ à 3700 mètres d’altitude au milieu des lamas et flamands roses accompagnés de Lucia et Franco, deux argentins sympathiques rencontrés dans le premier refuge.
Pêle-mêle, nous traverserons des paysages magnifiques, chercherons sans succès des peintures rupestres, traverserons des paysages magnifiques, nous reconcilierons avec le vin bolivien un soir de pluie dans le second refuge, traverserons des paysages magnifiques, et je me ferai une entorse de cheville, et moi une inflammation des gencives à force de mordiller des bouts de charqui de lama (bouts de viande séchée salée). C’est fou comme il oublie vite... Il s’est aussi cassé une dent ! Je vous assure que nous avons amèrement regretté de ne pas avoir emmené dans nos bagages mes collègues (dentiste et kiné).
Arrivée à 2200 mètres... Oui, vous l’aurait compris, on avait choisit le « bon » sens.
La dernière nuit nous essuierons une grosse grêle rarissime aux dires des locaux. Une anecdote pour nous, une catastrophe pour les paysans locaux. Il ne restera pas grand chose des plantations environnantes.
Nous quittons la Bolivie en empreintant la route spectaculaire qui mène à Villazon/La Quiaca... Route qui a donné des sueurs froides à Sylvain... La vue de carcasses de bus (dont une de la même compagnie que la notre...) en contre-bas et les croix tout le long de la route lui ont donné les mains moites ! Heureusement maman que tu n’étais pas là...
Nous quittons la Bolivie, mais pour un temps seulement... Nous y repasserons au « retour ». Nous n’avons pas encore eu l’occasion de visiter la région nord du pays (La Paz, Lac Titicaca, route de la mort !!! Et oui, il y a une route spectaculaire à descendre en vélo et mon trouillard de Sylvain en bus rêve de descendre une route pire en vélo... Allez comprendre !)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire