mercredi 6 mai 2009

Un certain temps ailleurs


L’heure de la sortie à sonnée. Nous voilà de retour en France. Ce moment espéré parfois, redouté souvent, est là, face à nous, et nous, nous nous sentons un peu perdus.
On a eu beau y penser souvent, tenter de s’y préparer, on ne mesure toujours pas le changement radical que cela va représenter pour nous. Ce changement pourrait ne paraître rien à côté de celui qu’a représenté le fait de partir il y a de cela 8 mois, mais étrangement il nous apparait au contraire plus risqué. L’appréhension est réelle, comme si la vie française était une inconnue pour nous.

Mais avant de regarder vers l’avant, commençons par regarder derrière nous...

Le 29 août 2008 nous partions un certain temps ailleurs...

L’énigme est désormais résolue, nous pouvons maintenant remplacer les inconnues de cette équation par des valeurs certaines, au risque de faire perdre à cette équation initiale tout son charme.

Le certain temps aura été de 8 mois.
Avec le recul, cela nous semble court. Nous aurions d’ailleurs aimé donner à cette inconnue une valeur plus importante. Mais comme précisé dans le libellé du problème initial, ce certain temps dépendait de nombreuses variables que nous ne maitrisions pas toutes. Or l’une de ces variables a décidé de faire tendre la limite de notre voyage vers 8 mois. C’est ainsi.

L’ailleurs, lui, est un produit complexe, difficile à détailler ici, mais c’est un produit réel, un produit fini.
Là encore, nous aurions aimé donner un périmètre plus important à cet ailleurs, mais la même cause produisant les même effets, nous avons été limité par la variable « maladresse ».

Cet ailleurs aura été varié. Quelques données pour s’en persuader.
- 13 pays traversés
- Près de 9 000 Km entre les extrémités Nord Sud et 5 000 Km Est Ouest
- Approximativement 70 °C d’amplitude thermique (Max : 50 °C ; Min : -20°C)
- Près de 7 000 m de différentiel d’altitude (Max : 6962 m (heu... oui, moi j’y suis allée en pensée à l’Aconcagua...); Min : -32 m)

Tout celà s’est traduit par une grande richesse de paysages : forêt tropicale humide, hauts plateaux arides, montagnes enneigées, plages de sable fin, pampa , salar...
Nos yeux auront apprécié.



Mais un voyage ne se limite pas aux seuls paysages. Le plus important reste sans doute la rencontre. La rencontre furtive, au coin d’une rue, juste le temps de se croiser, ou bien la rencontre qui dure, où l’on prend le temps de se parler, d’échanger, d’en apprendre plus sur l’autre.
Nous avons aimé ces rencontres, même si, il faut bien le reconnaître, nous n’avons pas toujours eu le contact facile, peut-être gênés par le fait d’être deux, ou plus simplement par notre timidité. Mais nous n’oublierons pas certains regards complices, certains rires d’enfants, certains sourires compréhensifs quand nous tentions de nous faire comprendre dans la langue de... Cervantès.
Nous retiendrons également la simplicité des rapports humains, dont nous manquons trop souvent peut-être dans nos sociétés où l’apparence importe tant.
Et que dire de la générosité de ceux qui ont si peu.


Nous aurons vécus des moments forts.
Des moments difficiles, ironiquement les plus douloureux pour nous seront intervenus au tout début (vol) et à la toute fin (chute) de notre voyage.
Des moments heureux aussi bien sûr, en particulier les retrouvailles avec Dona Julia au Nicaragua 7 ans après, mais tant d’autres encore.
Des hauts et des bas, à l’image de la vie, mais avec une autre envergure peut-être.

Maintenant tout cela n’est plus que souvenirs (mais c’est déjà pas mal). Cela risque seulement de devenir un peu douloureux quand ceux-ci deviendront nostalgie, mais ce sont les risques inhérents au voyage.

Aujourd’hui c’est plutôt vers l’avenir que nous essayons de regarder, là où plusieurs défis nous attendent.

Tout d’abord le rétablissement, la « remise sur pied » de monsieur. Pour cela il faudra un peu de discipline et beaucoup de patience. Et la patience ça n’est pas son truc.

Ensuite la recherche d’emploi. Étrangement le voyage est une activité déficitaire, et les caisses doivent maintenant être renflouées. L’appréhension est différente chez chacun de nous. Amélie n’a pas d’inquiétude particulière quand à sa recherche (la crise n’aillant que peu d’impact sur les besoins en kiné dans cette France vieillissante) mais n’est pas très attirée par l’idée de devoir s’y remettre.
Sylvain est plutôt impatient de s’activer professionnellement, mais appréhende un peu plus la recherche, et sa patte folle ne devrait pas lui faciliter la tâche.

Enfin, nous aspirons à plus de stabilité, ce qui sous-entend que nous sachions où nous souhaitons nous stabiliser. Que nenni, nous n’en savons rien, et ce point est bien sûr en lien avec le précédent, en particulier en ce qui concerne Sylvain.

Le retour en France : l’aventure je vous dis !!!

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