Nous sommes partis de Rien... et sommes arrivés en Bolivie. Une belle ascencion.
Inutile de lire l’article jusqu’au bout pour savoir si nous aimons ce pays, la réponse est :
Oui, on aime la Bolivie...
On l’aime bien sûr pour ses paysages andins qui nous change de la forêt humide à laquelle nous étions habitués mais sans justement s’y être habitué...
On l’aime aussi et surtout pour son peuple pacifique...
Et pour cause : à chaque fois que les boliviens font la guerre, il se font rincer. Et tel un poncho en laine de lama, le pays rétrécit au lavage... 4 guerres = 4 bouts de territoires perdus. De quoi être très « Paz y amor »...
Par contre petite déception : on avait fait l’effort de s’habiller de la tête au pied en Quechua pour paraitre couleur locale. Et ben figurez vous qu’en fait les boliviens de l’ethnie Quechua ont complétement reniés leurs traditions. Plutôt que de se vétir en Quechua comme leurs ancêtres devaient sans doute le faire, ils s’habillent maintenant en vêtements de laine de lama ou mouton bariolés... L’effet de la mondialisation sans doute.
Une transition en douceur
Pour ne pas que le choc culturel soit trop fort, nous arrivons d’abord à Santa Cruz, ville de l’est du pays réputée beaucoup plus brésilienne que bolivienne. Et c’est vraie que son ambiance n’est pas vraiment celle escomptée, malgré la présence de nombreux indiens venus de l’altiplano pour vendre leur production ou... mendier (nous y reviendront plus tard).
C’est vrai aussi qu’avec ses 415 mètres d’altitude, il y fait très chaud, et on se souvient qu’on est pas bien loin ni du désert du Chaco, ni de l’Amazonie.
Entre autres choses, nous avons ici été marqués par l’omniprésence de la mendicité. Ceci n’est pas propre à Santa Cruz, nous l’avons constaté partout où nous sommes allés, mais c’est logiquement dans cette ville que nous nous en sommes rendu compte en premier.
Sans porter de jugement de valeur sur cette pratique, celà nous a surpris. Bien sûr la Bolivie est un pays très pauvre, et de ce point de vue la mendicité est donc terriblement « logique ». Mais à titre de comparaison avec les autres pays traversés, en particulier le Nicaragua considéré plus pauvre encore que la Bolivie (d’un point de vue PIB/hab), cette pratique y était largement moins répandue. Les « très pauvres », et ils étaient malheureusement nombreux, faisant généralement un petit boulot pour tenter de s’en sortir tant bien que mal (ce qui ne suffit bien souvent pas). Ici les petits boulots existent bien évidemment, mais des gens de tous âges, souvent des femmes indiennes, mendient. Encore une fois il n’y a ici aucun jugement de valeur mais une constatation qui à notre humble avis illustre une différence culturelle avec d’autres peuples d’Amérique latine. Mais comment une personne âgée par exemple peut s’en sortir ici si elle n’a pas d’enfants pour l’entretenir si ce n’est en mendiant...
Inutile de vous dire aussi qu’il est difficile de croiser le regard de ces gens, qui plus est étant donné notre choix (discutable) de ne pas donner de la main à la main. Et que peuvent-ils penser de nous qui venons passer du bon temps chez eux à « moindre coût ».
Mais que faire (vaste question)...
Nos pas nous emmènerons également dans le village réputé touristique de Samaipata, qui constitue une presque frontière entre la plaine chaude de l’est bolivien et l’altiplano à l’ouest. En fait ce village était quasiment déserté par les touristes. Question de saison sans doute, car comme à notre habitude nous voyageons ici pendant la saison des pluies. Ça pourrait être le thème de notre voyage : Visiter l’Amérique latine en saison des pluies...
Mais nous y croiserons quand même 3 québécoises pas si pires (ou apprentie québécoise, n’est ce pas Delphine, toi qui n’a plus que de français le « .fr » de ton adresse mail). Avec elles et leur sacré enthousiasme nous partirons visiter le parc naturel Amboro et ses fougères géantes, ainsi qu’un ancien « fort » pré inca (visite ponctuée par des annecdotes historiques revues et corrigées à la sauce québécoise). Bien sympa...
Autre temps fort, une nuit passée dans un « hôtel » tenu par une famille tout bonnement adorable. Ou comment arriver à se sentir chez soi en seulement une nuit.
Nouvelle apparition divine
Nous filons ensuite à Cochabamba, dont la réputation des faux touristes et faux flics qui te dépouillent au coin d’une rue est aussi importante que celle de la cuisine locale. Rassurez-vous, il ne nous est rien arrivé... pour une fois.
Mais Cochabamba c’est aussi le Christ de la concorde.
Disons le, c’est clairement une imitation du Christ rédempteur de Rio, même si la sculpture elle-même est différente. Et quitte à copier, autant le faire en mieux. Tout du moins selon le critère de taille. Parce que si le Christ de Rio faisait 33 mètres en référence à l’âge du Christ quand il a joué à chat perché (hooooooo, Sylvain !), celui de Cochabamba fait 33 mètres... et quelques. Les habitants vous diront que c’est parce que en réalité il avait 33 ans... et quelques. Caucace, n’est-il pas.
Mieux encore, le Christ est accessible... en télécabine. J'ose espérer que ce sera la même chose pour ma montée au paradis (comment ça il est pas dit que j'y aille)...
Et puis c’est pas donné à tout le monde de pénétrer le Christ... (oups) (mais c’est pas vrai ! Un peu de respect s’il te plait... Je ne cautionne pas tout...).
Parce qu’à Cochabamba, tel la chicha (boisson alcoolisé à base de maïs), il est possible de lui monter à la tête. Et figurer vous que la vue par l’aisselle droite du Christ est splendide.
Oui, ce blog se veut également hautement spirituel, la preuve...
Malgré ses médisances sévères, Sylvain a tout de même le droit d'être assis à la droite du Christ. Preuve de la miséricorde divine.
Altiplano nous voilà
Nous ferons une pause à Oruro, une ville dont le charme ne réside pas vraiment dans son architecture, mais plus dans le fait que c’est la première ville de l’altiplano que nous traversons.
Nous y étions également venue avec l’envie de se faire un petit plaisir culinaire : manger dans un restaurant soit disant tenu par une ancien Grand Chef qui a quitté la Jet Set pour un retour aux sources. Grosse déception, puisque le restaurant est en fait tenu par sa mère (lui est reparti ouvrir un restau ailleurs), le service y est vraiment pas terrible et la cuisine finalement très classique. Seul le prix était d’un standing largement supérieur à celui auquel nous sommes habitué.
Finalement notre bonne expérience culinaire nous l’aurons, mais au marché, où nous goûterons à de multiples mets inconnus de nos papilles jusqu’alors, le plus emblématique étant sans doute le lama, ma foi pas mauvais du tout.
Mais Noël approche à grand pas. Cap sur Sucre... mais dans un prochain article...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire