mercredi 10 septembre 2008

Finalement pas si calme...

Outre le fait que nous écrivons cet article alors que le blog n’est toujours pas en ligne (ou disons plutôt que l’adresse n’est toujours pas publique), nous voici confrontés à la première difficulté majeure de ce voyage. Mais avant de vous raconter les détails de la dite difficulté, et afin de faire durer le suspens, voyons le programme de ces derniers jours :

Après notre passage à Mérida, nous partîmes 2 pour Tulum, ville de la côte où sont situées de superbes ruines mayas dans un cadre non moins superbe, soit en face d’une mer bleu lagon.

Au programme visite des ruines, farniente sur la plage et snorkelling (masque & tuba) dans un cenote local (que nous définirons comme une grotte partiellement immergée).
Rien à dire, nous passâmes du bon temps dans ce décors de carte postale.



Descente ensuite direction le Belize, tout petit pays d’Amérique centrale qui a la particularité d’être peuplée d’une majorité de « Garifunas », soit des créoles descendants d’esclaves africains. Une ambiance très « Rasta cool » et une culture certainement beaucoup plus proche de la culture jamaïcaine que des cultures latines des pays voisins. Précisons également que la langue officielle ici est l’anglais (le pays est une ancienne colonie anglaise).
Visite de la principale ville du pays, anciennement la capitale, Belize city, 18 000 habitants... c’est pour dire.


Puis cap au sud ouest, direction une ville quasi frontalière, San Ignacio, d’où nous partons en excursion pour une visite speleolo-archeologique. Soit la visite d’une grotte (les pieds, voire plus, dans l’eau et un casque et une frontale sur la tête) dans laquelle ont été retrouvés des vestiges mayas (poteries mais également squelettes humains). Le choix a été fait de les laisser « tels quels » dans la grotte, offrant au visiteur un spectacle impressionnant de vérité , et pour tout dire assez émouvant. L’immersion est totale, et pas seulement dans l’eau, et nous imaginons bien plus facilement que dans un musée les scènes de vie (voire de mort : sacrifices) qui ont pu avoir lieu ici.

Nous passons rapidement au Guatemala, avec un premier arrêt dans la ville de Flores.
Pendant que je bataille ici un peu plus avec le blog et autres merveilles de la technologie, Amélie va visiter les superbes ruines mayas (encore...) de Tikal. Ma visite d’il y a 3 ans est suffisamment proche pour ne pas me faire regretter de ne pas y retourner.

Et oui, Sylvain a fait le choix de bosser sur ce blog qui nous tient tant à coeur et moi, je profite de cette belle journée pour visiter Tikal. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est (on pourrait dire) l’équivalent du machupichu des incas (tout en sachant que incas et mayas ne jouent pas dans la même catégorie... le peuple maya est bien plus ancien que le peuple incas). Sur les conseils de Sylvain, je pars donc dès 5h du matin pour profiter un maximum du site sans un nombre démesuré de touristes. C’est superbe ! les ruines sont au milieu de la jungle. Pour aller d’un temple à un autre, il faut marcher dans la jungle (il m’arrive de marcher presque une heure sans croiser personne). Il y a tout ces bruits difficilement identifiables au début... au fur et à mesure, en prêtant un peu plus attention, je découvre que se sont des singes qui sautent de branche en branche. Je vois des armées de fourmis transporter des feuilles coupées, des grenouilles de différentes tailles... même des araignées ET J’AI SURVECU :o) Il est possible de monter sur quelques temples dont un qui s’élève à plus de 70m. Une fois là haut, la vue est magnifique : je suis seule, face à la jungle à perte de vue et quelques autres temples qui la dépassent... C’est à couper le souffle (qui l’est déjà plus ou moins par la montée). Quelle belle visite !

Nous partons ensuite pour la capitale, Guatemala city, et en profitons pour expérimenter un nouveau concept : la « nuit sur trampoline ». Pour ceux qui seraient intéréssés, sachez que ça ne coûte pas bien cher. Il suffit d’acheter un billet dans un bus de nuit guatemaltèque de seconde classe et de se placer au fond du bus. Là où l’on est sûr à chaque secousse (et des secousses sur les routes (chemins ?) guatemaltèques il y en a...) de décoller de 10 à 20 centimètres. Très drôle les premières minutes, beaucoup moins les suivantes (le voyage durant approximativement 9 heures...).

Arrivée à Guatemala City un poco cansado. Et là... c’est le drame...
Nous savions qu’en partant faire un voyage en Amérique latine, le risque de vol était important, nous y étions préparés, et pourtant...
Voici les faits :
Nous montons dans un « chicken bus » qui doit nous emmener à notre prochaine destination (le lac Atitlan). Un homme « sympathique » que je crois être le chauffeur nous propose de nous asseoir et de poser nos sacs dans les rangement au dessus de nous. Dans un premier temps je refuse (sans me méfier pour autant de quoi que ce soit, croyant toujours que c’est le chauffeur), mais il insiste (Amélie me dira ensuite qu’il parle d’un possible contrôle de police). Bref, on le laisse poser nos sacs. Pendant ce temps, un autre homme, toujours très « sympathique » me branche sur le football, et sur la « performance » de l’équipe de France contre l’Autriche. Et comme j’adore le football (ou pas), j’écoute et lui fais la discussion. Amélie se joint à la discussion. Dommage... Ce n’est que seulement après que je décide de vérifier que j’ai tout dans mon sac après le voyage mouvementé de la nuit. Entre temps le prétendu chauffeur et le prétendu passager sont sortis (le dernier en prenant le soin de nous demander de garder sa place... Et nous, bonnes poires : « No hay problemas !!! »). Là nous nous rendons compte que la plupart de nos affaires de valeurs ont disparu. Comprenant que le vol a été commis ici même en l’espace de 1 à 2 minutes, nous prenons nos affaires restantes, descendons en catastrophe, récupérons nos gros sacs (intacts), cherchons les voleurs qui sont déjà loin... Comme dirait Brassens, avec nos sacs à dos nous avions l’air de cons, ma mèèèèère...
Après coup, les regrets : j’avais tout de suite repéré que l’un d’eux avait une veste « Quechua », marque française, un peu louche... Pourquoi l’avoir laissé prendre les sacs alors que normalement nous les gardons avec nous ? Pour moi la réponse est simple, je croyais avoir affaire au chauffeur... Amélie s’est étonné de voir nos sacs si loin de nous sans pour autant vérifier... Bref beaucoup de questions et de regrets que nous ressassons inutilement pendant des heures. Ce qui est certain c’est que le voleur a été très bon. En 1 à 2 minutes il a réussi à nous prendre une dizaine d’objets de valeur. Ce qui est certain également c’est que toutes les personnes présentes dans le bus (et il y en avait) étaient complices (ce qui ne nous a pas poussé à la vigileance, nous n’imaginions pas celà possible). Ce sont même (nous l’avons compris seulement a posteriori) les personnes se trouvant au fond du bus qui ont sorti les affaires volées. Le vrai conducteur était également complice, à tout vu mais n’a rien dit (même s’il a juré le contraire). C’est vrai avec le recul qu’il paraissait inquiet, mais sur le moment...). On m’expliquera ensuite que les gens ont souvent peur des voleurs, ils les aident parfois seulement parce qu’ils tiennent à leur vie.
Les policiers que nous avons croisés ensuite ont poliment pris la description très approximative des voleurs, nous ont juré qu’ils allaient les chercher et revenir ensuite... on ne les a pas revu. Au mieux ils sont allés se faire graisser la patte s’ils connaissent les voleurs aussi bien que les personnes qui travaillent dans le terminal de bus les connaissent...
Bref, je donne certainement trop de détails, mais il faut avouer que pour nous le coup est dur, et que le moral en a pris un gros coup. Ça nous arrive peut être un peu trop tôt dans le voyage je trouve. Je l’aurais certainement mieux accepté après 6 mois... Et puis ça fait du bien de parler, vous êtes tous un peu mes psys. Merci donc de m’avoir écouté (lu...).
Exit donc notamment mon envie de pouvoir suive notre parcours intégral sur « Google Earth » (plus de GPS), exit aussi le bel appareil photo que nous nous étions offert pour le voyage, exit bien d’autres choses encore et vive les formalités d’assurance à distance...

Ce vol est encore trop récent pour que je puisse en parler sereinement. Je me mets à pleurer sans pouvoir l’empêcher dès que nous abordons le sujet... Plus tard , peut être en parlerai-je


Pour finir sur une note plus positive, nous voici maintenant à San Pedro de la laguna, près du lac Atitlan, une véritable merveille. Nous venons d’y entamer deux semaines de cours d’espagnol bien venues après la mésaventure de dimanche. Nous allons vivre durant ces deux semaines dans une famille apparemment très sympathique, et perfectionner notre niveau d’espagnol, ce qui n’est pas un luxe. Qu’il est bon, après un tel coup dur, de faire une activité qui occupe les méninges et où se crée de bons souvenirs. Affaire à suivre...