jeudi 25 décembre 2008

¡¡¡ Feliz Navidad !!!

Feliz Navidad !!!

C'est ti pas Bolivie


Nous sommes partis de Rien... et sommes arrivés en Bolivie. Une belle ascencion.


Inutile de lire l’article jusqu’au bout pour savoir si nous aimons ce pays, la réponse est :

Oui, on aime la Bolivie...

On l’aime bien sûr pour ses paysages andins qui nous change de la forêt humide à laquelle nous étions habitués mais sans justement s’y être habitué...

On l’aime aussi et surtout pour son peuple pacifique...

Et pour cause : à chaque fois que les boliviens font la guerre, il se font rincer. Et tel un poncho en laine de lama, le pays rétrécit au lavage... 4 guerres = 4 bouts de territoires perdus. De quoi être très « Paz y amor »...


Par contre petite déception : on avait fait l’effort de s’habiller de la tête au pied en Quechua pour paraitre couleur locale. Et ben figurez vous qu’en fait les boliviens de l’ethnie Quechua ont complétement reniés leurs traditions. Plutôt que de se vétir en Quechua comme leurs ancêtres devaient sans doute le faire, ils s’habillent maintenant en vêtements de laine de lama ou mouton bariolés... L’effet de la mondialisation sans doute.



Une transition en douceur


Pour ne pas que le choc culturel soit trop fort, nous arrivons d’abord à Santa Cruz, ville de l’est du pays réputée beaucoup plus brésilienne que bolivienne. Et c’est vraie que son ambiance n’est pas vraiment celle escomptée, malgré la présence de nombreux indiens venus de l’altiplano pour vendre leur production ou... mendier (nous y reviendront plus tard).

C’est vrai aussi qu’avec ses 415 mètres d’altitude, il y fait très chaud, et on se souvient qu’on est pas bien loin ni du désert du Chaco, ni de l’Amazonie.


Entre autres choses, nous avons ici été marqués par l’omniprésence de la mendicité. Ceci n’est pas propre à Santa Cruz, nous l’avons constaté partout où nous sommes allés, mais c’est logiquement dans cette ville que nous nous en sommes rendu compte en premier.


Sans porter de jugement de valeur sur cette pratique, celà nous a surpris. Bien sûr la Bolivie est un pays très pauvre, et de ce point de vue la mendicité est donc terriblement « logique ». Mais à titre de comparaison avec les autres pays traversés, en particulier le Nicaragua considéré plus pauvre encore que la Bolivie (d’un point de vue PIB/hab), cette pratique y était largement moins répandue. Les « très pauvres », et ils étaient malheureusement nombreux, faisant généralement un petit boulot pour tenter de s’en sortir tant bien que mal (ce qui ne suffit bien souvent pas). Ici les petits boulots existent bien évidemment, mais des gens de tous âges, souvent des femmes indiennes, mendient. Encore une fois il n’y a ici aucun jugement de valeur mais une constatation qui à notre humble avis illustre une différence culturelle avec d’autres peuples d’Amérique latine. Mais comment une personne âgée par exemple peut s’en sortir ici si elle n’a pas d’enfants pour l’entretenir si ce n’est en mendiant...

Inutile de vous dire aussi qu’il est difficile de croiser le regard de ces gens, qui plus est étant donné notre choix (discutable) de ne pas donner de la main à la main. Et que peuvent-ils penser de nous qui venons passer du bon temps chez eux à « moindre coût ».

Mais que faire (vaste question)...



Nos pas nous emmènerons également dans le village réputé touristique de Samaipata, qui constitue une presque frontière entre la plaine chaude de l’est bolivien et l’altiplano à l’ouest. En fait ce village était quasiment déserté par les touristes. Question de saison sans doute, car comme à notre habitude nous voyageons ici pendant la saison des pluies. Ça pourrait être le thème de notre voyage : Visiter l’Amérique latine en saison des pluies...


Mais nous y croiserons quand même 3 québécoises pas si pires (ou apprentie québécoise, n’est ce pas Delphine, toi qui n’a plus que de français le « .fr » de ton adresse mail). Avec elles et leur sacré enthousiasme nous partirons visiter le parc naturel Amboro et ses fougères géantes, ainsi qu’un ancien « fort » pré inca (visite ponctuée par des annecdotes historiques revues et corrigées à la sauce québécoise). Bien sympa...





Autre temps fort, une nuit passée dans un « hôtel » tenu par une famille tout bonnement adorable. Ou comment arriver à se sentir chez soi en seulement une nuit.




Nouvelle apparition divine


Nous filons ensuite à Cochabamba, dont la réputation des faux touristes et faux flics qui te dépouillent au coin d’une rue est aussi importante que celle de la cuisine locale. Rassurez-vous, il ne nous est rien arrivé... pour une fois.


Mais Cochabamba c’est aussi le Christ de la concorde.




Disons le, c’est clairement une imitation du Christ rédempteur de Rio, même si la sculpture elle-même est différente. Et quitte à copier, autant le faire en mieux. Tout du moins selon le critère de taille. Parce que si le Christ de Rio faisait 33 mètres en référence à l’âge du Christ quand il a joué à chat perché (hooooooo, Sylvain !), celui de Cochabamba fait 33 mètres... et quelques. Les habitants vous diront que c’est parce que en réalité il avait 33 ans... et quelques. Caucace, n’est-il pas.


Mieux encore, le Christ est accessible... en télécabine. J'ose espérer que ce sera la même chose pour ma montée au paradis (comment ça il est pas dit que j'y aille)...




Et puis c’est pas donné à tout le monde de pénétrer le Christ... (oups) (mais c’est pas vrai ! Un peu de respect s’il te plait... Je ne cautionne pas tout...).




Parce qu’à Cochabamba, tel la chicha (boisson alcoolisé à base de maïs), il est possible de lui monter à la tête. Et figurer vous que la vue par l’aisselle droite du Christ est splendide.


Oui, ce blog se veut également hautement spirituel, la preuve...


Malgré ses médisances sévères, Sylvain a tout de même le droit d'être assis à la droite du Christ. Preuve de la miséricorde divine.








Altiplano nous voilà


Nous ferons une pause à Oruro, une ville dont le charme ne réside pas vraiment dans son architecture, mais plus dans le fait que c’est la première ville de l’altiplano que nous traversons.




Nous y étions également venue avec l’envie de se faire un petit plaisir culinaire : manger dans un restaurant soit disant tenu par une ancien Grand Chef qui a quitté la Jet Set pour un retour aux sources. Grosse déception, puisque le restaurant est en fait tenu par sa mère (lui est reparti ouvrir un restau ailleurs), le service y est vraiment pas terrible et la cuisine finalement très classique. Seul le prix était d’un standing largement supérieur à celui auquel nous sommes habitué.



Finalement notre bonne expérience culinaire nous l’aurons, mais au marché, où nous goûterons à de multiples mets inconnus de nos papilles jusqu’alors, le plus emblématique étant sans doute le lama, ma foi pas mauvais du tout.






Mais Noël approche à grand pas. Cap sur Sucre... mais dans un prochain article...

(Parenthèse)



La migration des gNous







Si vous voulez visualiser en gros le parcours déjà réalisé, et bien c’est possible. Vous avez ka venir nous voir et on se propose de le refaire intégralement avec vous...



Bon sinon, si vraiment vous avez pas envie de nous voir, vous pouvez toujours consulter la carte qui se situe tout en bas du blog. Par contre la taille des épingles gène la consultation du parcours en zoom minimal, mais j’oeuvre en ce moment pour essayer d’améliorer la chose (sans garantie de résultat). Et moi, j’oeuvre pour qu’elle soit à peu près à jour...











Le début de la gloire...







Si vous faites une recherche avec nos noms prénoms sur Google, voilà notamment ce que l’on trouve :



Et oui, le fait de m’être racheté des pompes neuves au Brésil intèresse la populace. A quand la une de Voici parce que je me serai rasé la barbe...



Bon, par contre, on a pas vraiment été consulté par M. Helaine (le comble pour un consultant), et je pense pas que ce soit très légal (et les droits d’hauteur alors !!! Avec mes 2 mètres j’y ai droit non ? Désolé...). Donc on attend que le messieur face fortune, et paf on attaque en justice... et avec les dommages et intérêts, et ben... on finance la prolongation de notre voyage et l’achat de nouvelles paires de pompes...



lundi 22 décembre 2008

Trois fois rien, c’est déjà quelquechose...

Si on vous dit Paraguay, vous nous dites ?...


...


Rien ! Vous nous dites rien...


Et bien c’est exactement ça : le Paraguay c’est un grand rien...


On vous a déjà parlé du barrage Itaipu. Et bien on aurait plutôt dû le garder pour cet article ! Parce qu’après cette visite, nous filâmes à Asuncion, capitale du grand rien. Et bien cette ville se caractérise avant tout par... son inactivité impressionnante. Pas grand monde dans les rues, en particulier le dimanche où il devient dangeureux de visiter le quartier des bâtiments gouvernementaux pourtant on ne peut plus central, parce que si quelqu’un t’agresse, ben y aura pas grand monde pour te porter assistance, si ce n’est peut être quelques militaires en faction devant ces dits bâtiments.



La visite de quelques villages environnants soit disant intéressants plus tard, nous partons pour le désert du Chaco qui recouvre la moitié ouest du pays. Là, au moins, on savait par définition qu’on y trouverait pas grand chose dans ce désert. Mais nous étions venus y découvrir une ambiance un peu spéciale. Ambiance spéciale parce que ce désert est (partiellement) colonisé par des Ménnonites.


Mais quezako des Ménnonites vous demandez vous peut-être (pas).

Et bien des Ménnonites ce sont les membres d’une communauté religieuse issue du protestantisme. Historiquement apparus en Hollande et en Allemagne, ils ont comme grands principes parmis d’autres de refuser toute violence. Par ailleurs, ils souhaitent prendre en charge eux-même la scolarité de leurs enfants. Ces exigences les ont poussés plusieurs fois à changer de pays d’accueil au grès des barrières imposées par les autorités locales. Ainsi, d’Allemagne ils furent en URSS, puis au Canada. Mais en 1927, les autorités canadiennes étant devenues moins conciliantes et leur demandant de remplir leurs obligations militaires, ils signèrent un accord avec les dirigeants paraguayens les autorisant à s’installer à l’ouest du rio Paraguay (autrement dit dans le Chaco, région réputée trèèèèèès inhospitalière) dans le respect de leurs grands principes. C’est ainsi qu’ils arrivèrent au beau milieu du Chaco et qu’à force de conviction et de foi ils arrivèrent à réaliser ce qui apparait encore comme un miracle tellement le désert est (encore une foi s ) rude.


Mais, car il y a un mais, il existe un paradoxe des Mennonites. Aux dires de certains anciens de la communauté, ils n’auraient jamais réussis sans... la guerre.

En 1932, une guerre oppose le Paraguay à la Bolivie qui se disputent tous deux la possession du désert, rumeurs (fausses) de pétrole oblige. Les Ménnonites, bien que ne participant pas directement à la guerre conformément à leur accord avec le gouvernement paraguayen, ont servis de support logistique essentiel à l’armée paraguayenne. Ce soutien leur a apporté de l’argent bien sûr, du matériel aussi, et plus généralement un développement accéleré. Joli paradoxe, isn’t it ?

La parenthèse historico-culturelle étant close, nous voici donc dans une ambiance de type western germanique (oui je sais c’est dur à imaginer, mais faites un effort).




Mais dire que le Paraguay c’est rien, c’est (un rien) exagéré. Le Paraguay c’est :


- Un pays ou les arrêts de bus ont des ventilateurs...



- Un pays où le Maté est religion. En gros c’est une sorte de plante dont les paraguayens rafolent en infusion dans sa version bouillante ou glacée (appelé alors le Terere). Bref, tu croises à tout bout de champ des paraguayens avec leur thermos et leur tasse un peu spéciale (une paille en métal intégrée) à la main. Et ce, de l’adolescente fashion victime (vernis à ongle rose assorti au thermos) jusqu’au policier. Admirez plutôt le rayon de Maté d'un supermarché...



- Un pays qui a eu droit aussi à son gros Mégalo, Francisco Solano Lopez, qui en 1865 déclare la guerre simultanément à l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay (d’où le nom de guerre de la Triple alliance). En gros le ratio c’était un combattant paraguayen pour 10 de la triple alliance (y compris en comptant les gamins de 12 ans enrolés à la fin du conflit). Et ben devinez quoi... Les paraguayens se sont fait ramasser, perdant 26% de leur territoire, et beaucoup, beaucoup de vies humaines... oups, on dirait que la page historico-culturelle s’est étrangement réouverte... hihihi...



En bref le Paraguay est un pays pas très folichon mais néanmoins intéressant, et finalement nous ne sommes pas mécontents d’être passé par là. Parce que si on l’avait pas vu de nos propres yeux, on l’aurait pas cru...