mardi 19 mai 2009

Dernières nouvelles




Comment ça "tout n'est pas compréhensible"...
Bon allez, parce que c'est toi :
La route a été longue et belle...
C'est vrai il aura fallu s'accrocher, nous avons plusieurs fois bu la tasse mais nous sommes malgré tout ravis de ce chouette voyage. Mais l'heure de rentrer en France est arrivée...
Alors que nous étions partis marché marcher dans les montagnes patagoniennes, Sylvain a fait une chute et s'est cassé la jambe.
Maintenant c'est vrai on fait un peu la grimace, on rêve de repartir, mais on est quand même contents de pouvoir revoir vos petites têtes.
On vous embrasse.

Sylvamé

mercredi 6 mai 2009

FAQ


Voici quelques questions que l’on nous pose parfois. Alors, afin de ne pas avoir à se répéter trop souvent, on va tâcher d’y répondre une bonne fois pour toute.


Mais que faites-vous chez-moi ?

Toi, t’a pas lu les derniers articles précédents. Sinon tu saurais que notre Voyage à Durée Indéterminée s’est terminé sans préavis, et qu’on a dû rentrer prématurément en France.


T’a fini ta soupe ?

Ben nan, on en a laissé pas mal dans l’assiette, jambe cassée oblige, et on reste sur notre faim, avouons-le. Faut dire que perdre les os à a peine un peu plus de 7 mois c’est prématuré...


Alors, heureuse ?

Oui, plutôt. Si c’était à faire on le referait. Donc très heureuses heureux de notre expérience.


Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?

C’est qu’on va être bien content de la revoir ta petite gueule de franchouillard. Donc à l’occasion, si on est dans les parages et qu’il fait soif...


Comment qu’tu m’causes ?

A priori on continuera à vous causer en français, même si c’est vrai qu’on baragouine pas mal l’hispagnolo, surtout s’il s’agit de demander à quelle heure part le prochain bus, ou combien coûte une cerveza.


C’est qui l’plus fort ?

Difficile à dire, ce qu’on aura préféré. Mais oui, on a des coups de cœurs. Citons le salar d’Uyuni en Bolivie, le volcan San Cristobal au Nicaragua, la péninsule de Osa au Costa Rica, les ruines de Tikal au Guatemala, le parc de los glaciares en Argentine, Rio de Janeiro au... Brésil (on sait jamais)...


Tu sais que t’es un ptit veinard toi ?

Je ne suis pas sûr que l’on puisse dire ça. On a quand même pas mal cumulé les déconvenues. Déconvenues matérielles d’abord (vols, retraits frauduleux, distributeurs de billets défectueux...), déconvenues physiques ensuite (intoxication alimentaire, jambe cassée...).
Mais on est malgré tout content de notre joli voyage, donc t’a pt’être raison en fait, on a de la veine...


Qu’est ce que je vous sers ?

Ben on prendrait bien de la bonne baguette bien de chez nous, du fromage digne de ce nom, du saucisson qui sent bon le terroir, un bon p'tit rouge qui tâche, voire une bière, voire les deux. Bref c’est les plaisirs simples de notre hexagone qui nous ont manqué le plus.
Bon après, on crachera pas sur du plus sophistiqué. Les foies gras, magrets ou autres ne seront pas de refus.


Qu’est-ce qu’on dit ?

Merci à Dona Julia, Antoine, Blandine, Benjamin, Gizeli, Guillemette, Luis, Dylan, Stéphanie, Joris, Pascal, Chus... de nous avoir accueillis sur notre route.
Merci à Minique, Pierre, Odile, Nicole et Jean-Baptiste d’être venus nous rendre une visite bien agréable.
Merci à Pop d’avoir décidé de venir nous rendre visite. Dommage que t’es choisi la Colombie en juin prochain...
Merci à tous les commentateurs d’articles, parce que nous on a bien aimé vos commentaires. Mention spéciale à Ronan qui remporte la palme d’or, et à Amandine qui remporte le prix spécial du jury
Merci aux coutouilleux d’avoir fait preuve d’une grande perversité en nous inondant de défis plus stupides les uns que les autres, soit à notre image.
Merci à tout ceux qui nous ont aidé, de quelque manière que ce soit, à faire de ce projet une réalité.


Tu veux bien aller voir ailleurs si j’y suis ?

Oui, on veut bien, on rêve de repartir, surtout qu’on a comme une impression d’inachevé. Et si t’y es c’est encore mieux. Étrangement, depuis quelques temps on rêve de Namibie et d’Angola par exemple. Mais en même temps on aspire à un peu plus de stabilité, ce qui apparait un brin incompatible avec un re-départ, tout du moins dans l’immédiat.


C’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Ce qui est pour aujourd’hui c’est le rétablissement de Monsieur, et le passage de Madame à Paris et environs pour voir certains d’entre vous.
Ce qui est pour demain c’est le rétablissement de Monsieur, et Madame qui bosse dans les environs d’Aubagne pour renflouer les caisses.
Ce qui est pour après-demain reste trop flou pour que l’on puisse l’évoquer.


Mais tu vas t’taire, oui ?

Effectivement, notre Blog va avoir droit à un repos bien mérité. Reste à savoir s’il reprendra du service un jour.

Un certain temps ailleurs


L’heure de la sortie à sonnée. Nous voilà de retour en France. Ce moment espéré parfois, redouté souvent, est là, face à nous, et nous, nous nous sentons un peu perdus.
On a eu beau y penser souvent, tenter de s’y préparer, on ne mesure toujours pas le changement radical que cela va représenter pour nous. Ce changement pourrait ne paraître rien à côté de celui qu’a représenté le fait de partir il y a de cela 8 mois, mais étrangement il nous apparait au contraire plus risqué. L’appréhension est réelle, comme si la vie française était une inconnue pour nous.

Mais avant de regarder vers l’avant, commençons par regarder derrière nous...

Le 29 août 2008 nous partions un certain temps ailleurs...

L’énigme est désormais résolue, nous pouvons maintenant remplacer les inconnues de cette équation par des valeurs certaines, au risque de faire perdre à cette équation initiale tout son charme.

Le certain temps aura été de 8 mois.
Avec le recul, cela nous semble court. Nous aurions d’ailleurs aimé donner à cette inconnue une valeur plus importante. Mais comme précisé dans le libellé du problème initial, ce certain temps dépendait de nombreuses variables que nous ne maitrisions pas toutes. Or l’une de ces variables a décidé de faire tendre la limite de notre voyage vers 8 mois. C’est ainsi.

L’ailleurs, lui, est un produit complexe, difficile à détailler ici, mais c’est un produit réel, un produit fini.
Là encore, nous aurions aimé donner un périmètre plus important à cet ailleurs, mais la même cause produisant les même effets, nous avons été limité par la variable « maladresse ».

Cet ailleurs aura été varié. Quelques données pour s’en persuader.
- 13 pays traversés
- Près de 9 000 Km entre les extrémités Nord Sud et 5 000 Km Est Ouest
- Approximativement 70 °C d’amplitude thermique (Max : 50 °C ; Min : -20°C)
- Près de 7 000 m de différentiel d’altitude (Max : 6962 m (heu... oui, moi j’y suis allée en pensée à l’Aconcagua...); Min : -32 m)

Tout celà s’est traduit par une grande richesse de paysages : forêt tropicale humide, hauts plateaux arides, montagnes enneigées, plages de sable fin, pampa , salar...
Nos yeux auront apprécié.



Mais un voyage ne se limite pas aux seuls paysages. Le plus important reste sans doute la rencontre. La rencontre furtive, au coin d’une rue, juste le temps de se croiser, ou bien la rencontre qui dure, où l’on prend le temps de se parler, d’échanger, d’en apprendre plus sur l’autre.
Nous avons aimé ces rencontres, même si, il faut bien le reconnaître, nous n’avons pas toujours eu le contact facile, peut-être gênés par le fait d’être deux, ou plus simplement par notre timidité. Mais nous n’oublierons pas certains regards complices, certains rires d’enfants, certains sourires compréhensifs quand nous tentions de nous faire comprendre dans la langue de... Cervantès.
Nous retiendrons également la simplicité des rapports humains, dont nous manquons trop souvent peut-être dans nos sociétés où l’apparence importe tant.
Et que dire de la générosité de ceux qui ont si peu.


Nous aurons vécus des moments forts.
Des moments difficiles, ironiquement les plus douloureux pour nous seront intervenus au tout début (vol) et à la toute fin (chute) de notre voyage.
Des moments heureux aussi bien sûr, en particulier les retrouvailles avec Dona Julia au Nicaragua 7 ans après, mais tant d’autres encore.
Des hauts et des bas, à l’image de la vie, mais avec une autre envergure peut-être.

Maintenant tout cela n’est plus que souvenirs (mais c’est déjà pas mal). Cela risque seulement de devenir un peu douloureux quand ceux-ci deviendront nostalgie, mais ce sont les risques inhérents au voyage.

Aujourd’hui c’est plutôt vers l’avenir que nous essayons de regarder, là où plusieurs défis nous attendent.

Tout d’abord le rétablissement, la « remise sur pied » de monsieur. Pour cela il faudra un peu de discipline et beaucoup de patience. Et la patience ça n’est pas son truc.

Ensuite la recherche d’emploi. Étrangement le voyage est une activité déficitaire, et les caisses doivent maintenant être renflouées. L’appréhension est différente chez chacun de nous. Amélie n’a pas d’inquiétude particulière quand à sa recherche (la crise n’aillant que peu d’impact sur les besoins en kiné dans cette France vieillissante) mais n’est pas très attirée par l’idée de devoir s’y remettre.
Sylvain est plutôt impatient de s’activer professionnellement, mais appréhende un peu plus la recherche, et sa patte folle ne devrait pas lui faciliter la tâche.

Enfin, nous aspirons à plus de stabilité, ce qui sous-entend que nous sachions où nous souhaitons nous stabiliser. Que nenni, nous n’en savons rien, et ce point est bien sûr en lien avec le précédent, en particulier en ce qui concerne Sylvain.

Le retour en France : l’aventure je vous dis !!!

Monsieur Bricolage

Voici quelques-unes des dernières photos de notre voyage.

AVANT



APRES


Une vraie quincaillerie...

jeudi 16 avril 2009

Dépêche AFP (les Actualités assez Fraiches du Patient)


Jeudi 30 avril :


Nous rentrons.
Nous ne réalisons pas encore tout ce que cela signifie, encore préoccupés que nous sommes par les conditions du transfert.
Ces conditions seront bonnes. Voyage en classe business jusqu’à Paris, puis mise à disposition d’un « extra seat » sur l’avant pour coucher la jambe sur le trajet Paris - Marseille.
Le transfert se fera sans antalgiques, ce qui signifie beaucoup, mais l’engourdissement dû à l’immobilisme sera pénible.

Pour que ma patte folle, alias « grande folle », supporte un peu mieux le transfert, elle voyagera côté hublot. Du coup, elle aura profité du joli spectacle que cela suppose.





Arrivé à Marseille, nous récupérons... notre sac. L’un des deux s’étant perdu en route. La poisse je vous dis !!!

De là nous irons directement sur l’hôpital d’Aubagne qui me reçoit pour quelques jours d’observation. Je ne résiste pas à l’envie de préciser que nous avons eu certaines difficultés à dégoter un hôpital voulant bien de moi. La raison : je ne suis pas « rentable ». Pas d’actes médicaux d’importance (et donc supposant une facturation importante) prévu en ce qui me concerne, la chirurgie ayant eu lieu à Santiago. J’insiste, ça n’était pas une question de disponibilité de lit. Je ne connais pas le détail, mais il semble que ce soit le résultat d’une réforme récente de l’hôpital public. Résultat, on a fait ce que je déteste par dessus tout faire : faire jouer le piston, soit contacter une amie de mes parents, médecin de son état, pour avoir une place. L’ambulancier me dira que l’autre solution, pas particulièrement plus « honnête », aurait consisté à se pointer aux urgences...


Mercredi 29 avril :

Et voilà, les sacs sont fins prêts. Et ça n’aura pas été grâce à moi. La secrétaire des tas d’affaires à rentrer dans les sacs a pris possession de ses nouvelles fonctions avant même de mettre le pied sur le sol français. Quel dévouement pour la patrie...
C'est la photo du jour.


Ceci dit, moi aussi je commence à me plonger dans les dossiers qui relèvent de mon haut commissariat de la blague à deux balles. Mais ça vous n’en doutiez pas, j’en suis sûr.

L’autre grande nouvelle c’est qu’ils ont (enfin) dégoté une paire de béquilles à ma taille. Après l’attelle, la civière, l’hélicoptère, le jet, la chaise roulante, le clou médullaire... une fois de plus ma taille hors norme aura été problématique. A vrai dire je crois qu’il n’y a qu’une chose pour laquelle ça ne l’aura pas été : le patito... (cf. 21 avril)
*soupir*


Mardi 28 avril :

Nous y voilà : 48h avant le grand départ.
L’assurance nous l’a confirmé ce matin, nous rentrons.

Parait que Sarkozy a appelé : la France a trop besoin de nous en ces temps de crise.
On lui doit bien ça à Sarko, si on est parti faire ce grand voyage, c’est un peu grâce à lui : on en pouvait plus de voir sa grande gueule.
L’information reste confidentielle pour le moment, mais nous devrions être intégrés au gouvernement. Amélie en tant que secrétaire des tas d’affaires à rentrer dans les sacs, et moi en tant que très haut commissaire de la blague à 2 balles.

Nous seront rattachés au ministère de l’outre mère & père à Aubagne où nous devrions prendre possession de nos nouveaux quartiers dès vendredi. Cependant, en ce qui me concerne, il est possible que je sois interné hospitalisé quelques semaines avant de vraiment être opérationnel dans mes nouvelles fonctions.

Bref, la crise n’a qu’à bien se tenir, nous arrivons.

Bien sûr, même si nous n’avons pas eu le temps avec l’agitation de ces dernières semaines de faire du shopping de souvenirs, nous ne manquerons pas de vous ramener à chacun quelques exemplaires du virus de la grippe porcine, parait que c’est très tendance en ce moment à en croire les médias...

La photo du jour n’a rien à voir, mais demain (29 avril) c’est l’anniversaire de ma nièce Malou (2 ans). Vous noterez son côté Bling Bling précoce... Et si vous en voulez plus (comme par exemple les photos de ma nièce et filleule Romane - ooouuuuh je suis fier !!!), c’est par ici que ça se passe... http://histoiredetoi.canalblog.com/
Joyeux Anniversaire Malou !!!



Lundi 27 avril :

Si une journée d’anniversaire est généralement une journée agréable, le lendemain est toujours un peu plus difficile...

J’avais déjà un pied dans la tombe, voilà qu’Amélie vient de me dégoter mon premier cheveu blanc. Celui-ci vient s’ajouter à mon premier poil de barbe blanc...
28 ans, le début de la fin.

Quand en plus on sait que je fais, et c’est pas nouveau, un alzheimer précoce, j’avais vraiment pas le moral quand la kiné de la clinique est venue tenter de me faire marcher.

Sauf que pour moi, pas de miracle, il suffit pas de me dire « lève-toi et marche ». J’ai besoin d’appuis. Évidemment, pas moyen de dégoter de béquilles à ma taille... c’est une question d’habitude après.

« Pas de problème, on va bien vous trouver quelquechose »

Et elle revient deux minutes plus tard avec... un déambulateur...

*soupir*
Bon, je m’en retourne faire mes mots-croisés pendant qu’Amélie fait du crochet à mes côtés.
Après j’irai regarder « Amour, gloire et beauté » puis j’irai dormir sans omettre de retirer mon dentier, en repensant à ma folle jeunesse, quand je gambadais encore dans les montages de Patagonie et que... nan, vaut ptêtre mieux que je prenne un ou deux somnifères supplémentaires cette nuit...



Dimanche 26 avril (bis) :

Bon, on a été un peu prompt à poster l’article du 26. il s’est passé des choses ensuite.
Le 26 avril étant vraiment une date hors norme, nous aurons droit aujourd’hui à plusieurs images du jour...

Nous avons eu droit à un vrai gâteau d’anniversaire à la dulce de leche (les connaisseurs apprécieront, n’est ce pas Blandine ou Pierre ?). Je crois que j’ai l’air content sur la photo...


Ma panse n’en était pas au bout de ses surprises, puisqu’Amélie m’avait préparé un petit repas spécialement pensé pour redonner le moral à son grand blessé.
Au menu, de la mousse de foie de canard made by Olivier (là encore les connaisseurs apprécieront) et ... de la bière (bon, là je crois que tout le monde appréciera). Bière sans alcool, je tiens à préciser... et oui, antibios obligent !. Chut, faut pas le dire, je passe pour quoi moi après...




Dimanche 26 avril :

Putain, 28 ans et déjà des pièces à changer...
Ben ouai, aujourd’hui c’est mon anniversaire. Le contexte étant ce qu’il est, je peux vous dire que ça m’a fait une belle jambe (mouarf).

Hier les infirmières m’ont quand même aidé à déballer mon cadeau : une jambe toute neuve. Bon, pour être très honnête, l’ouverture n’a pas été accompagnée d ‘un « ouaaiiiii, trop bien, la jambe dont j’avais toujours rêvé !!! », mais plutôt d’un silence révélateur d’un enthousiasme digne de celui d’un milliardaire qui vient de se souvenir qu’il avait confié son pognon à Madoff. Le rapport ? Aucun, pourquoi ?

Donc ma jambe n’est pas très jolie extérieurement, et mes shorts risquent de prendre la poussière le temps de la cicatrisation, mais c’est pas grave, c’est la beauté intérieure qui compte parait-il. Et là, avec mon tout nouveau piercing, ça en jette grave.


Ce matin, après le ptit déj, grosse teuf dans la chambre 129. On s’est retourné la tête (à coup de nectar d’abricot), j’ai enchaîné les injections de stups (morphine), y avait du bon son (la clim était en marche) et des lights (on avait ouvert les rideaux), et puis y avait surtout du gros monde (on était au moins 2).
Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour que ce soit THE teuf where You had to be. Dommage pour toi, t’y étais pas...
Pour que t’ai quand même un aperçu de l’éclate totale que ça aura été, on t’a fait une mosaïque.

C’est la photo du jour :



Vendredi 24 avril :

12h30 : départ pour le bloc
17h45 : Sylvain est en salle de réveil, la chir s’est bien passée !

On l’a attendu... espéré... souhaité... rêvé... Et ça y est, le grand jour est arrivé ! Ce n’est pas noël mais presque... L’opération a eu lieu aujourd’hui vers une heure ! C’est un clou médullaire, on ne sait pas encore ni son poids ni sa taille, mais le « papa » va bien (après un réveil un peu nauséeux).
Trêve de plaisanteries, pour ceux qui aiment les détails, le chirurgien a expliqué que la consolidation avait commencé et qu’il a donc été un peu difficile de réduire la fracture (explication pour les néophytes dont je fais partie : réduction = puzzle de l’os, soit remettre les morceaux à leurs places initiales). Ils ont utilisé un fixateur externe pour désolidariser les 2 bouts, réduit puis réussi a mettre un clou (qui sert de tuteur). Il n’a pas touché aux « 2 » malléoles (interne et de Destot) qui n’étaient pas déplacées.
Zéro douleur pour le moment pour une bonne raison : le chir a anesthésié la jambe à la fin de l’opération (qui était, elle sous anesthésie générale).

En conclusion, le patient est dans un état physique plutôt satisfaisant, et dans un état mental très préoccupant, mais il semble que ce ne soit en rien lié à l'opération (pas besoin de couleur, c'est signé, mais c'était pour vous prouver que j'ai bel et bien survécu).

La photo du jour, sans rapport aucun : nos réserves depuis notre arrivée en huile d’olive, confiture et thé :o)



Jeudi 23 avril :

5h30 : réveil pour toilette pré-opératoire
7h00 : départ pour la chirurgie
9h00 : retour sans la chirurgie... une urgence à fait une queue de poisson à Sylvain... Opération reportée, reste à fixer quand (fin d'après-midi ou demain matin)
12h00 : le verdict tombe, l'opération est pour demain à midi... No comment...

La bonne nouvelle c'est que j'ai maintenant un fauteuil taillé sur mesure (Youhou ! A moi les trottoirs asphaltés du contour de l'hôpital !). Ce sera la photo du jour :




Mardi 21 avril :


Bon, Amélie s’étant mise assidument au tricot crochet (à chaque fois que je me trompe, je me fais engueuler...), je suis chargé de donner les dernières nouvelles du grand blessé.

Sylvain souffre terrrrrrriblement, depuis 15 jours il ne dors plus, ne mange plus, ne bois plus (pas même de la bière), ne respi... respire à peine, par contre il parle beaucoup (ah ah, vous ne croyiez quand même pas vous en tirer comme ça !!!).
Il parle beaucoup car son devoir est de témoigner... témoigner des atroces souffrances auxquelles il est sujet de façon constante ; témoigner de cette jambe, que dire, ce vulgaire morceau de chair, qu’il doit tenir à la force de ses bras pour ne pas le voir se disloquer littéralement ; témoigner de la brutalité des infirmières bourreaux qui, chaque jour, le battent, l’humilient, le chouchout... le choumettent aux pires tortures... ; bref, témoigner de son héroïsme quotidien.

Bon, normalement, si je ne me suis pas trop mal débrouillé, cela devrait être le dernier article que j’écris. Amélie va vite vouloir reprendre la plume...

Raté, je dois continuer... Tant pis, j’aurais essayé.

Suite à la dernière visite du médecin et au changement de pansement, les nouvelles sont plutôt bonnes. La peau va mieux, les risques d’infection semblent en voie d’être maitrisés, ce qui signifie que l’opération devrait avoir lieu... jeudi 23.

La jambe a largement dégonflé. Le revers de la médaille, c’est que ça bouge plus à l’intérieur. Et j’ai jamais été très doué au jeu des osselets, de temps en temps je perds, et ça fait mal.

Au titre des anecdotes, nous avons reçu dimanche la visite du consul de France.
Extrait :

Moi : Je souffre, je dors plus... (cf. plus haut). Si vous saviez... Snirf
Ce qui me pèse le plus, c’est l’immobilisme, ne pas pouvoir bouger, sortir dehors, faire l’a... vaisselle. Vous voyez ?
Lui : Oui, je comprends, j’ai moi même été immobilisé comme ça pendant un an. Accident de moto.
Moi : ...
ah
...
Et sinon, vous faites quoi dans la vie ?
Ah oui c’est vrai, consul...


Nous avons reçu ce jour la visite de la personne chargée de m’aménager une chaise roulante « sur mesure ». Les premiers tests ont pas été très concluants. Pas besoin de lui dire que ça convient pas, suffit de lui lâcher deux, trois « Argh » ou « Gnnnnnnnn » et il comprend tout seul.
Copie à revoir, dès demain normalement.

Plus généralement, c’est étonnant comme certains mots de français sont compris de tous.
Par exemple, j’ai souvent l’occasion, quand ils me déplacent la jambe, de susurrer quelques mots doux de la langue française. Les aides soignantes comprennent généralement tout de suite que j’apprécierais qu’elles aille plus doucement.

Et puis, ben sinon, je vous présente la photo du jour, celle de mon copain « Patito » (littéralement petit canard), alias Canard WC. Je vous laisse deviner quels fiers services il me rend...



Samedi 18 avril :

Aujourd'hui c'est ravioli... heu pardon, aujourd'hui, c'est changement de pansement. Le médecin qui a fait ça ce matin, trouve que tout évolu dans le bon sens. Prochain changement de pansement mardi, chirurgie programmée (si tout continue de la sorte) jeudi.
La jambe de Sylvain continue à dégonfler, ses os continuent à jouer des castagnettes (surtout pendant cauchemar - la nuit a été un peu mouvementée).
J'ai enfin vu les radios. Le tibia est bien en 4 morceaux... Soyons honnête, c'est pas tip-top... Fracture tiers distal (c'est le gros morceau), malléole interne et " 3ème malléole (de Destot)"... Je dis ça pour les initiés...

Et j'allais oublier... Bon anniv' Hélène :o)

La photo du jour : Bonnet fait au crochet pour s'occuper... (merci Guillemette (Roux) de m'avoir appris...)





















Jeudi 16 avril :


Bon, en attendant un article en bonne et due forme à propos de notre séjour à Santiago, voici les dernières nouvelles... Dès qu’on a des infos complémentaires, on mettra ce message à jour.

• Sylvain souffre de fractures tibia et péroné dites en spirale. Les fractures sont
1. Pour le tibia au 1/3 inférieur (en plusieurs morceaux). Cela va nécessiter une opération. Comme la fracture est basse, il aura plaque et vis.
2. Pour le péroné au 1/3 supérieur. Cette fracture va de paire avec celle du tibia mais a peu d’importance, elle cicatrisera d’elle même.
• En post traumatique, des phlyctènes (grosses ampoules) sont apparues sur la peau en regard de la fracture tibiale. A cause de la présence de 2 bactéries (qui répondent bien aux antibiotiques), les risques d’infection sont trop élevés pour permettre une opération actuellement.
• Sylvain a peu de douleur.
• L’oedème, très important il y a quelques jours, a bien diminué.
• Si tout continue de la même façon dans les jours à venir, Sylvain devrait être opéré mercredi prochain.
• Le moral n’est pas au top, mais ne frôle pas la cata non plus.

Dernières idées en vrac :
• Nous ne savons pas encore quand est ce que nous rentrons en France, cela dépendra de l’état de Sylvain.
• Nous sommes joignable par mail et Skype car la clinique est équipée de wi-fi
• Il y a 6h de décalage entre la France et le Chili (il est plus tard chez vous que chez nous)
Ce qui me pèse le plus est de ne pouvoir sortir... j’ai beau avoir eu le feu vert du toubib aujourd’hui, les fauteuils roulants locaux ne sont pas adaptés à ma taille.