jeudi 16 avril 2009

C’est quand qu’on va où ?


Nous voilà donc dans cet « hôpital » de Cochrane où je suis le seul patient, un médecin passe tout les 34 du mois et où l’appareil radiologique est en panne (wouhou !!!). Seule la présence permanente d’une infirmière nous autorise à penser que c’est bien un hôpital dispensaire.
Une chose paraît certaine, nous ne resterons pas longtemps ici...
...ou pas.

Sitôt arrivé, le médecin, qui était quand même là pour nous accueillir (une évidence ???), nous annonce que dès le lendemain nous serons transférés par avion à l’hôpital de Coyhaïque, qui lui, incroyable mais vrai, est équipé d’un appareil radiologique en état de fonctionnement.

Le lendemain, des nouvelles contradictoires nous arrivent : l’avion a un problème d’ordre technique, puis plus tard ne peut plus décoller pour des raisons météorologiques, enfin une urgence prioritaire nécessite son utilisation. Bref nous ne décollerons pas ce jour, mais, promis juré par le médecin, le jour suivant.
Bien évidemment, nous resterons également cloué à Cochrane le lendemain, là encore pour des raisons obscures. Nous même ne comprenons pas bien ce qui se passe. Nous comprenons seulement qu’il existe de sacrés problèmes de communication entre notre assurance, ses bureaux chiliens et argentins (qui sont aussi de la partie, allez comprendre pourquoi....), les hôpitaux et les différents acteurs qui pourraient intervenir dans le rapatriement. L’impatience nous mènera à nous énerver, et tenterons par plusieurs biais (personnel de l’hôtel, ambassade, famille et amis en France et bien sûr Amélie) de faire bouger les choses au niveau de l’assurance. Le médecin, lors d’un de ses passages, lisant le désespoir dans nos yeux, fera preuve d’un grand professionnalisme en nous administrant à chacun des calmants, soit deux canettes de bière 50cl. La médecine n’arrête décidément pas le progrès.

Les rebondissements sont nombreux et nous ne vous les conterons pas tous, mais voici quelques morceaux choisis :
- Le 2eme jour, nous apprenons que, semaine sainte oblige, il n’y a pas de médecin traumatologue à Coyhaique (là où on doit nous transférer le lendemain) avant 4 jours. Ce qui signifie pas de prise en charge... Ceci-dit, le transfert n’aura pas lieu, mais pas pour cette raison.
- En appelant le bureau argentin de l’assurance, nous nous rendons compte qu’ils nous croient à Coyhaique (alors que nous sommes toujours à Cochrane) et qu’ils attendent des nouvelles du médecin de là-bas (rappelons qu’il n’y en a pas).
- Nous apprenons le 3eme jour que la veille, parait-il, un hélicoptère nous a attendu sur le tarmac de l’héliport. Personne apparemment n’en a été informé, pas même l’assurance.
- Enfin, notre préféré : nous recevons le 4eme jour un mail de l’assurance (ce qui en soit est déjà un grand progrès, les 3 premiers jours nous n’avions eu aucun contact par quelque média que ce soit avec l’assurance et avions donc râlé en ce sens) nous annonçant que, je cite : « l’accord de prise en charge pour trajet en ambulance Cochrane San Diego dés demain matin » a été donné.
Au lieu de San Diego, il fallait comprendre Santiago, capitale du Chili (à la limite, nul n’est tenu de connaître la capitale du Chili). Mais surtout Cochrane - Santiago en Ambulance c’est au minimum deux jours de route dont un à rouler sur des pistes cahotiques (de quoi me faire assurément hurler à la mort toutes les 30 secondes). De plus, la route chilienne est fermée pour cause d’éruption volcanique, et il faudrait passer par l’Argentine, avec passage de frontière X 2 à la clé. Et dire que ce mail était simplement censé nous confirmer ce que nous savions déjà, soit que nous partions le lendemain par avion médicalisé à Santiago... En lisant ce mail, j’hésite entre fou rire et crise de nerf...

Finalement, nous partirons le 4eme jour en Jet médicalisé à Santiago. Nous poussons un gros Ouf de soulagement, et les circonstances un peu particulières de ce vol ne nous empêcherons pas de profiter de la majesté de la patagonie « vue du ciel ».






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